>>Mettre fin aux rituels et pratiques arriérés
>>Papiers votifs : les raisons de l’élimination
Des fidèles brûlent des papiers votifs dans une pagode de Hanoï pendant le Têt traditionnel. |
Photo : VNA/CVN |
Brûler les papiers votifs au Vietnam est une coutume folklorique inventée il y a longtemps malgré des hypothèses différentes. De toute façon, quand les gens décèdent, les membres de la famille souhaitent que les morts puissent avoir une vie meilleure dans un autre monde. Ils achètent des ustensiles, des outils, des objets en papier… qui symbolisent les choses nécessaires à la vie dans l’au-delà ou bien simplement les choses que les morts utilisaient de leur vivant telles que couverture, sandales, oreiller, chapeau, vêtements… puis les brûlent.
Les 1er et 15e jours de chaque mois lunaire ou à l’anniversaire de la mort de quelqu’un (toujours compté selon le calendrier lunaire), et encore dans les fêtes traditionnelles comme le Têt traditionnel, on brûle des papiers votifs comme une bonne façon de transmettre ses vœux aux morts. On peut le faire directement auprès de la tombe du défunt, devant l’autel des ancêtres, dans la cour, même dans le jardin, ou dans les fours disposés dans la plupart des temples et pagodes…
Un gaspillage ostentatoire
Cependant, ces dernières années, on a acheté et brûlé trop de papiers votifs tels que voitures, motos, villas et même modèles de téléphones mobiles de fantaisie. Cette coutume a fait l’objet de critiques croissantes. Certains la considèrent comme une superstition arriérée qui est incongrue avec la société vietnamienne moderne, car elle cause une pollution de l’air et constitue un gaspillage ostentatoire de ressources.
À un magasin vendant des papiers votifs à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Le vénérable Thich Thanh Nhiêu, vice-président permanent du Comité central de l’Église bouddhique du Vietnam (EBV), a exhorté les sections de la Sangha (fidèles et établissements de culte bouddhistes) dans les provinces et villes à donner des instructions aux moines, fidèles et adeptes bouddhistes locaux pour organiser des célébrations de façon civilisée, économe et non ostentatoire en accord avec les traditions vietnamiennes et bouddhistes.
La circulaire souligne également que les prêches dans les pagodes devraient se concentrer dans la préservation des points positifs dans les coutumes nationales et diffuser les valeurs de compassion, de générosité et de tolérance religieuse aux auditeurs.
Le vénérable Thich Gia Quang, vice-président du Conseil d’administration de l’EBV, a affirmé que la pratique consistant à brûler des papiers votifs, ou de l’argent fantôme, n’était pas une coutume bouddhiste.
Par conséquent, le Conseil d’administration de l’EBV est d’appeler à l’élimination de cette coutume dans les établissements bouddhiques, temples et pago-des, a-t-il affirmé.
La pratique de brûler des papiers votifs ne figure pas dans les principes spirituels inculqués par Bouddha et n’est pas conforme aux principes du bouddhisme. Photo : TN/CVN |
Contraire aux préceptes du bouddhisme
"Actuellement, il y a encore un certain nombre de pauvres qui n’ont pas assez de nourriture à manger, alors que beaucoup d’autres utilisent de l’argent pour offrir des papiers votifs. C’est déraisonnable", a remarqué le vénérable Thich Thanh Nhiêu. Il a demandé à l’État et aux organismes de serrer la vis pour éliminer progressivement cette pratique, en particulier interdire la production et le commerce de papiers votifs. D’autant plus que cette pratique ne s’adapte pas aux principes du bouddhisme.
Selon le bronze supérieur Thich Duc Thiên, secrétaire général du Conseil d’administration de l’EBV, "la pratique de brûler des papiers votifs ne figure pas dans les principes spirituels inculqués par Bouddha et n’est pas conforme aux principes du bouddhisme. Le Conseil d’administration de l’EBV exhorte les fidèles et les habitants à renoncer à cette pratique dans les pagodes et sanctuaires bouddhiques. L’Église bouddhique du Vietnam n’interdit pas les pratiques religieuses mais on doit éliminer les actes superstitieux".
La Dr Nguyên Ngoc Mai, de l’Institut d’études de la religion, a souligné le rôle important des moines bouddhistes et des chamans pour encourager les gens à abolir la pratique grâce à leur grande influence dans la communauté.
Récemment, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a publié une directive ordonnant aux autorités locales de superviser les activités spirituelles dans les lieux religieux de leur communauté afin d’éviter le brûlage excessif de papiers votifs et d’encens.