"La contraction de l'économie devrait ralentir sur le reste de 2009 et être suivi par un lent retour à la croissance qui commencera début 2010", écrit le Fond monétaire international (FMI) dans son rapport publié le 28 juin à l'issue d'une mission de consultation en France.
"Étant donné les structures de bases de l'économie et des mesures politiques d'actions prises de bonne heure, la France a surmonté la crise actuelle mieux que la plupart des autres grandes économies", estime le rapport. "Néanmoins, le pays reste en profonde récession, et les politiques à court terme de soutien à la reprise sont essentielles", ajoute le texte, qui s'inquiète par ailleurs de "la hausse rapide du niveau de la dette publique".
Le FMI ne donne pas d'estimation chiffrée pour l'évolution du produit intérieur brut (PIB) français, mais ses pronostics sont comparables à ceux du gouvernement de Paris, qui attend une reprise lente et progressive en 2010, avec une croissance économique annuelle de 0,5%.
L'Institut de la statistique français (Insee) et le gouvernement estiment que la chute du PIB, entamée à l'automne 2008, devrait atteindre 3,0% en 2009, du jamais vu depuis 1949.
La mission du FMI écrit : "La France a pris des actions décisives contre les effets intérieurs de la crise financière et de la récession mondiale actuelle sans précédent". "La gestion de la crise doit rester la pierre d'angle des politiques à court terme, mais pour minimiser les coûts de la récession actuelle à plus long terme, il sera utile de mettre de nouveau l'accent sur la viabilité budgétaire à moyen terme et une intensification du programme de réformes structurelles ambitieux du pays", ajoute le rapport. "L'amortissement des effets de la récession en France a été favorisé par la relance budgétaire et des stabilisateurs automatique forts (référence à la protection sociale publique), mais il faut maintenant un retour à la viabilité budgétaire à moyen terme", écrit la mission.
Le gouvernement français a reconnu que le déficit public, qui devrait atteindre 7% à 7,5% du PIB cette année, ne pourrait pas être ramené sous le seuil de 3% du PIB d'ici à 2012, comme la France s'y est engagée auprès de la Commission européenne.
Si la mission du FMI rappelle le gouvernement à l'ordre sur la dette, elle plaide en revanche pour que la crise ne fasse "pas dérailler" "le programme de réformes structurelles" du gouvernement qu'elle qualifie de "clef pour une croissance plus forte".
Pour la mission, la "compétitivité du pays reste une inquiétude".
Alors que le Premier ministre français, M. Fillon, a plaidé le 28 juin pour un report de l'âge légal de la retraite, fixé à 60 ans depuis 1982, le rapport du FMI écrit que "l'attention devrait se porter sur une élévation de la participation du marché du travail au niveau de la moyenne européenne, notamment par l'intermédiaire d'un changement de l'âge très précoce de départ en retraite".
Le rapport de la mission doit encore être approuvé par le conseil d'administration du FMI, dirigé par le Français Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances, socialiste, et à ce titre dans le camp opposé du gouvernement français actuel.
La France est le quatrième contributeur aux ressources du FMI.
AFP/VNA/CVN