Une intervention au sol en Libye serait une occupation, selon la Russie

L'ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, a déclaré le 26 mars qu'une intervention terrestre en Libye équivaudrait à une occupation et insisté sur la nécessité de s'en tenir à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Mener une opération au sol sera qualifié d'occupation de la Libye et cela contrevient directement aux termes de la résolution adoptée par le Conseil de Sécurité de l'ONU", a déclaré M. Rogozine à l'agence RIA Novosti à Bruxelles.

Les opérations de l'OTAN en Libye doivent "être menées dans le strict respect des termes de la résolution, et ne pas outrepasser les limites autorisées", a ajouté M. Rogozine.

La Russie, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de Sécurité de l'ONU, s'était abstenue le 17 mars au moment du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l'intervention de la coalition internationale en Libye contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

Moscou ne participe pas à l'intervention internationale et n'a pas l'intention de le faire, comme l'a réaffirmé le 26 mars le chef d'état-major de l'armée russe, le général Nikolaï Makarov.

Le 26 mars, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a déclaré au Caire que l'organisation panarabe examinait de nouvelles propositions sur la situation en Libye avec l'Union africaine, à l'issue de sa rencontre avec le président de la commission de l'UA, Jian Ping.

MM. Moussa et Jean Ping ont discuté à cette occasion de la situation en Libye, après l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne dans le pays.

Jean Ping a informé la Ligue arabe des résultats d'une réunion de l'UA avec une délégation du gouvernement libyen le 25 mars à Addis Abeba, a dit M. Moussa au cours d'une conférence de presse.

La délégation du gouvernement libyen a confirmé son acception de la feuille de route proposée par l'UA pour trouver une solution à la crise libyenne, a dit Jean Ping.

Selon Jean Ping, la feuille de route devait être mise en application le 21 mars à Benghazi, mais elle avait été rejetée par le Conseil de sécurité de l'ONU après l'adoption de la résolution 1973. "Nous avons donc invité le gouvernement libyen et le Conseil national de transition à assister à la réunion d'Abbis Abeba, mais les représentants du Conseil national de transition n'étaient pas venus", a expliqué le président de l'UA.

Le président américain Barack Obama a indiqué le 26 mars que la mission militaire en Libye était "claire et bien ciblée" et qu'elle était vouée au succès.

Dans son discours hebdomadaire diffusé à la radio et sur Internet, M. Obama a souligné que la coalition dirigée par les États-Unis était en passe de remporter un succès, tout en réduisant la capacité de la défense aérienne de la Libye et en empêchant les forces de Mouammar Kadhafi d' "avancer dans toute la Libye".

Poursuite des combats

Les combats entre l'armée gouvernementale libyenne et les opposants se sont poursuivis le 26 mars, selon des informations non confirmées.

À Misrata, ville de l'Ouest de la Libye sous contrôle des opposants, les forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont lancé de nouvelles attaques pour reprendre la ville. L'armée gouvernementale a presque arrêté le pilonnage de la ville après que les pays occidentaux eurent mené une nouvelle vague de raids aériens.

Le 26 mars au soir, des avions de la coalition ont survolé Misrata, selon des informations non confirmées, obligeant les forces gouvernementales à arrêter leur offensive. La France a annoncé que sa force aérienne avait détruit cinq avions et deux hélicoptères de l'armée gouvernementale en dehors de Misrata le 26 mars.

À Madrid, environ 3.000 personnes ont manifesté le 26 mars contre l'intervention militaire occidentale en Libye, à l'appel de la coalition de gauche Izquierda Unida et d'autres organisations, sous le mot d'ordre "Non à la guerre". "Ni dictatures, ni impérialisme" était l'un des slogans de ce défilé, soutenu par plusieurs organisations non gouvernementales et par des personnalités du monde de la culture. "Ils bombardent et font des victimes collatérales, des victimes civiles", a déclaré Gaspar Llamazares, un député de Izquierda Unida.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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