Selon des responsables, la secousse de magnitude 6,8 qui a frappé la frontière entre la Myanmar, la Thaïlande et le Laos le 24 mars après la tombée de la nuit, et qui a été ressentie jusqu'au Vietnam et en Chine, a tué 75 personnes : 74 au Myanmar et une en Thaïlande. Mais "alors que nous en apprenons plus, il semble que le nombre de victimes va continuer à augmenter" au Myanmar, a indiqué le 27 mars sous couvert de l'anonymat un travailleur humanitaire dans le pays.
Six communes de l'État shan dans lesquelles vivaient plus de 15.000 personnes, dont Tachilek, Tarlay et Mong Lin, ont été particulièrement touchées, avec des bâtiments publics et religieux détruits, des maisons en bois réduites à des amoncellements de débris et des habitants choqués contraints de dormir dehors.
"Nous ne savons pas encore combien de personnes ont été affectées. Nous essayons toujours d'obtenir des chiffres", a indiqué le 27 mars un responsable birman sous couvert de l'anonymat.
"Nous n'avons toujours pas réussi à atteindre certaines zones. Nous ne savons pas ce qui leur est arrivé et nous ne savons pas combien de personnes vivent dans ces zones montagneuses", a-t-il ajouté, soulignant la difficulté des déplacements en raison de routes coupées.
Des lignes téléphoniques ont été coupées. Et selon les rares images disponibles jusqu'à présent, certaines voies ont été complètement éventrées, les habitants tentant de colmater les brèches avec des ponts de fortune en sacs de sable.
Le responsable birman a assuré que le bilan de 74 morts n'avait pour l'heure pas changé.
Le Myanmar s'était illustré par son affligeante inefficacité en 2008, lorsque tout le delta de l'Irrawaddy, dans le Sud, avait été balayé par le cyclone Nargis (138.000 morts et disparus). En partenariat avec le ministère de la Santé, l'ONG Word Vision a commencé à envoyer des dizaines de milliers de comprimés de purification d'eau, ainsi que des kits de premiers soins et des abris d'urgence.
"Le besoin d'eau est critique. C'est le défi immédiat, avec les abris temporaires", a expliqué Chris Herink, responsable de l'organisation à Rangoun.
Il a ajouté qu'un rapport des autorités avait estimé que les dégâts, uniquement à Tarlay, pourraient atteindre 3,5 millions de dollars (2,5 millions d'euros).
Dans son édition de le 27 mars, le journal officiel New Light of Myanmar a de son côté mis en avant les efforts des secours à la Une, au lendemain du déplacement de plusieurs ministres dans les zones sinistrées. "Ils ont réconforté les victimes du séisme et leur ont offert une aide financière", a assuré le quotidien.
AFP/VNA/CVN