Le taux mesuré dans des échantillons de cette eau retrouvée au sous-sol de la salle de la turbine située derrière le réacteur est de 1.000 millisieverts par heure, a déclaré un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco).
"Ce chiffre est 10 millions de fois plus élevé que le niveau de radioactivité de l'eau qui se trouve généralement dans un réacteur en bon état", a-t-il expliqué. Il a ajouté que cela signifiait que le combustible dans le cœur du réacteur avait probablement subi des dommages lors d'un début de fusion survenu juste après le séisme et le tsunami du 11 mars.
Nous avons détecté dans les échantillons d'eau des taux élevés de césium et d'autres substances qui ne se trouvent généralement pas dans l'eau du réacteur. Il existe une forte probabilité pour que les barres de combustible aient été endommagées", a-t-il dit.
Des taux de radioactivité de plusieurs centaines de millisieverts par heure ont déjà été détectés autour des réacteurs endommagés de la centrale, imposant l'évacuation temporaire des ouvriers.
Le 24 mars, trois ouvriers, chaussés seulement de bottines en caoutchouc, ont été irradiés en marchant dans une flaque d'eau très fortement radioactive lors d'une intervention dans la salle de la turbine du réacteur 3, où le niveau de radiation était de 180 millisieverts par heure. Deux ont dû être hospitalisés avec des brûlures aux pieds.
Quelque 500 techniciens, pompiers et militaires travaillent jour et nuit à Fukushima Daiichi (Fukushima N°1) pour tenter de refroidir les réacteurs à l'aide de canons à eau, de pompes électriques et d'une pompe à béton équipée d'un bras articulé de 50 mètres capable de refaire le niveau des piscines de combustible irradié situées au-dessus des réacteurs.
Les sauveteurs japonais utilisent désormais de l'eau douce pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale en péril de Fukushima, l'eau de mer jusque là utilisée accélérant la corrosion et pouvant présenter des dangers, a indiqué le 26 mars l'AIEA.
"L'Agence internationale pour l'énergie atomique a été informée par les autorités japonaises que de l'eau douce est utilisée à la place de l'eau de mer pour refroidir le coeur des réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale de Fukushima", précise un communiqué de l'agence dont le siège est à Vienne.
L'AIEA justifie ce changement notamment par la corrosion exercée sur les éléments de la centrale par l'eau de mer.
Deux semaines après le séisme et le tsunami dévastateur du 11 mars qui a gravement endommagé la centrale située dans le Nord-Est du Japon, les secours tentent toujours d'empêcher un accident nucléaire majeur.
Des niveaux importants de radioactivité ont été détectés en mer, laissant craindre qu'un ou plusieurs réacteurs aient perdu leur étanchéité.
AFP/VNA/CVN