Au cours d'une conférence de presse conjointe, les deux dirigeants ont dit travailler ensemble pour trouver une solution qui profite aux deux pays et qui protège les intérêts de l'UE.
"Nous allons suivre les choses de près et travailler ensemble pour faire en sorte que l'intégration de la Serbie à l'UE ne nuise pas aux relations russo-serbes", a souligné M. Poutine, qui a par ailleurs salué le fait que le nombre de projets économiques menés conjointement par les deux pays était en hausse.
De son côté, le président Tadic a rappelé que "l'orientation stratégique" de son pays consistait à intégrer l'UE mais qu'il était de "l'intérêt stratégique" serbe de coopérer avec la Russie, en particulier dans le secteur de l'énergie. "Je ne vois pas la possibilité pour l'UE de couvrir ses besoins en énergie en l'absence d'un partenariat avec la Russie", a estimé M. Tadic, qui a ajouté : "la Serbie contribuera à cette solution".
M. Poutine a assuré ses interlocuteurs serbes que le projet de gazoduc South Stream devant passer par la Serbie irait de l'avant, avec une entrée en service "dans les prochaines années".
"J'ai reçu des assurances de la part de M. Poutine que le projet South Stream serait réalisé dans les prochaines années", a déclaré le président serbe, Boris Tadic, devant la presse.
South Stream, soutenu par le géant gazier russe Gazprom, doit alimenter en gaz russe l'Europe occidentale, notamment la Grèce et l'Italie, via la mer Noire et les Balkans.
Un responsable de Gazprom, Léonide Tchougounov, cité par l'agence Beta, a précisé devant la presse à Belgrade que la construction en Serbie de South Stream débuterait en 2013 et que le gazoduc entrerait en service en décembre 2015.
La Serbie avait convenu avec la Russie de voir South Stream transiter par son territoire dès la fin de 2008, à l'occasion de la signature d'un important accord énergétique entre Belgrade et Moscou.
M. Poutine a voulu par sa visite rassurer ses interlocuteurs serbes sur la détermination de la Russie de mener ce projet à son terme.
En Slovénie un accord bilatéral a été signé le 22 mars à l'occasion de la visite de M. Poutine entre Gazprom et l'opérateur slovène Geoplin pour préparer la construction de South Stream en Slovénie.
MM. Tadic et Poutine ont passé aussi en revue les possibilités de développement des investissements russes en Serbie, le président serbe évoquant notamment le domaine de la production d'électricité, avec la remise en état de centrales hydroélectriques.
Huit cents millions de dollars de prêt pourront d'autre part être affectés à la réalisation de différents projets, encore en cours de finalisation, principalement dans le domaine des transports ferroviaires, ont indiqué également MM. Poutine et Tadic.
Sur le plan politique, le Premier ministre russe a réaffirmé de façon appuyée le soutien du Kremlin à la Serbie au sujet du Kosovo.
"La Russie a été et restera l'allié le plus proche de la Serbie. Nous ne pouvons imaginer qu'il en soit autrement", a déclaré M. Poutine. Le Premier ministre russe a également exprimé son soutien au dialogue engagé entre Belgrade et Pristina, destiné à résoudre les questions pratiques issues de la proclamation d'indépendance par les autorités kosovares albanaises.
Le Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie en février 2008, que Belgrade ne reconnaît pas.
XINHUA-AFP/VNA/CVN