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Ryanair a annoncé son départ de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac mi-mai 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La compagnie irlandaise avait annoncé son départ à la mi-mai en mettant en cause "l'augmentation des coûts" pratiqués par l'aéroport de Bordeaux, avec pour conséquence le déplacement de trois avions et de 90 employés basés en Gironde dans d'autres bases de son réseau.
Fin juin, le Comité social et économique (CSE) de Malta Air Limited, qui fournit du personnel navigant et des pilotes à Ryanair, a assigné la filiale devant le juge des référés du tribunal de Bordeaux en lui reprochant un défaut d'information et l'absence de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Malta Air avait adressé à son personnel un courrier proposant un transfert dans une autre ville en France ou à l'étranger, précisant qu'en cas de refus, elle engagerait une procédure (individuelle) de licenciement pour motif économique.
Dans une ordonnance rendue le 4 novembre, révélée par le média L'Informé, le juge a estimé que "dès lors que plus de 10 salariés" avaient refusé la proposition de transfert qui leur était faite, Malta Air se devait de convoquer le CSE en vue d'une procédure de licenciement collectif.
L'Inspection du travail avait enjoint à la compagnie, fin août, de se conformer à ces obligations mais cette demande écrite est restée "sans effet", indique le juge qui condamne cette fois Malta Air à le faire.
Sollicitée lundi 18 novembre par l'AFP, Ryanair n'a pas donné suite.
Quatorze salariés ont refusé leur transfert, selon Damien Mourgues, steward et délégué syndical du SNPNC-FO (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial) chez Malta Air, qui en fait partie.
"C'est dommage que le délibéré tombe après que la compagnie a déjà transféré ses employés", estime-t-il, mais ces derniers pourront, selon lui, se retourner contre la compagnie faute d'avoir été suffisamment informés sur leurs droits.
L'aéroport bordelais avait expliqué au printemps avoir "mis des limites aux exigences financières" de Ryanair, après des critiques de la Cour des comptes sur les aides qu'il accordait aux compagnies low cost.
AFP/VNA/CVN