>>L’ao dài à nouveau à l’honneur à Hô Chi Minh-Ville
Le marché Bên Thành, dans le premier arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, compte un stand particulier. Depuis 50 ans, Nguyên Thi Liên, sa propriétaire, y vend des guôc môc (sandales en bois). Elle est la seule à proposer ce genre de chaussures.
Mme Liên vend des guôc môc depuis 50 ans. |
Mme Liên est née dans une famille pauvre. A 18 ans, elle a dû accompagner sa tante pour vendre des sandales. Après sa mort, elle a pris le relais et travaille aujourd’hui encore, malgré qu’elle ait 70 ans, dans ce stand de 1,5 m2.
Elle a consacré sa vie à ce métier et a donc fabriqué des milliers de sandales pour ses clients. Elles sont faites de plusieurs bois, de pin et de bouleau de l’Himalaya (Betula alnoides) notamment, et ont diverses formes. Le mot Saigon est gravé sur chaque chaussure. Une paire coûte entre 80.000 et 150.000 dôngs.
Quatre paires de sandales vendues par jour
Chaque jour, elle gagne l’équivalent du coût de deux repas. Mais sa passion pour son métier la pousse à continuer.
«Il fait partie de ma vie. Si je ne suis pas sur le stand, j’ai l’impression d’être malade. En revanche, une fois que j’y suis, mon état de santé s’améliore aussitôt», partage Mme Liên.
Parfois, elle pense à louer son stand car elle gagne moins que ce que lui coûte la location. Néanmoins, elle continue pour que ce métier traditionnel survive. Elle craint en effet qu’après sa mort, personne ne prenne sa suite.
Ces dernières années, de nouveaux types de chaussures sont apparus sur le marché. Son stand est donc devenu moins animé qu’auparavant. Le nombre de clients a diminué. Alors qu’elle vendait dix paires de sandales chaque jour, actuellement, elle en vend trois au quatre, parfois aucune.
Le «passé glorieux» des guôc môc
Portées avec un ao dài (robe traditionnelle des femmes vietnamiennes), un ao tu thân (robe à quatre pans), un ao bà ba ou un non la (chapeau conique), les sandales en bois étaient étroitement liées à la tenue vestimentaire des femmes vietnamiennes. Aujourd’hui, peu de femmes les portent encore.
Aujourd’hui, les rues ne résonnent plus au son caractéristique des guôc môc. Mais Mme Liên se souvient avec plaisir de leur passé glorieux. Cela lui rappelle une époque heureuse de sa vie ainsi que la beauté d’une tradition qui risque de disparaître.
Truong Giang/CVN