>>Hô Chi Minh-Ville, épicentre de la lutte contre le coronavirus
>>Quand la solidarité vient renforcer le système de santé
>>Nouveau coup d’accélérateur sur la vaccination
>>Les systèmes de santé public et privé main dans la main
Les résultats des deux premières phases d’essais cliniques du vaccin Nano Covax sont prometteurs. |
CTV/CVN |
Développé par la Société de biotechnologies pharmaceutiques Nanogen, Nano Covax est le premier vaccin développé par le Vietnam à être testé sur l’homme. Jugé "sûr" avec "des niveaux élevés d’anticorps" par le Conseil national d’éthique en recherche biomédicale, il est en 3e phase d’essais cliniques sur l’homme afin de tester son efficacité en conditions réelles sur 13.000 volontaires âgés de 18 à 75 ans.
Une étape essentielle et déterminante
Cette étape finale fait suite aux résultats prometteurs des deux premières phases de test. Elle suit strictement les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des organisations internationales en termes de sécurité et d’immunité. Si cette étape est franchie avec succès, le Nano Covax sera accessible aux Vietnamiens. Il sera aussi proposé "en option" aux ressortissants étrangers.
Jusqu’à présent, le fabricant de vaccins Nano Covax est prêt à stocker des matières premières et à préparer des procédures pour la production de masse si le vaccin est autorisé par le ministère de la Santé.
En raison de l’approvisionnement en vaccins limité, plusieurs provinces méridionales dont Binh Duong, Khanh Hoà et Dông Thap ont demandé l’approbation du ministère de la Santé pour sa participation à la 3e phase d’essais cliniques sur l’homme.
Des chercheurs travaillent sur un vaccin contre le COVID-19. |
Photo : CTV/CVN |
Le vice-ministre de la Santé, Trân Van Thuân, a déclaré que le ministère de la Santé soutenait fermement les provinces participant à cette phase pour élargir le champ de la recherche afin d’évaluer l’innocuité et l’efficacité du vaccin. "Cependant, l’enregistrement pour participer aux essais cliniques d’un vaccin doit suivre le processus de recherche. En particulier, pendant le processus de test, il est nécessaire d’assurer la collecte et la gestion des données de manière scientifique, fiable et précise", a-t-il déclaré.
Le ministère de la Santé a créé des conditions optimales pour que les entreprises puissent participer à la production de vaccins. Il a aussi mobilisé de nombreux scientifiques de premier plan dans le pays pour participer à leur évaluation.
Lors d’une réunion du gouvernement tenue début août, le Premier ministre Pham Minh Chinh a exhorté à donner la priorité à la production de vaccins vietnamiens, avec le soutien d’entreprises privées. "Nous ne pouvons pas continuer à compter indéfiniment sur des sources étrangères de vaccins contre le COVID-19", a-t-il souligné. Il faut actualiser la technologie de production de vaccins "made in Vietnam" en s’inspirant des expériences mondiales. Les projets de développement de vaccins visent non seulement à fabriquer un vaccin que le monde attend, mais aussi à rendre le pays plus proactif dans l’approvisionnement.
Avec l’aide du gouvernement, Vingroup a signé avec la Société de biotechnologie américaine Arcturus Therapeutics un contrat en vertu duquel celle-ci allait lui transférer sa technologie de production d’un vaccin anti-COVID-19 basé sur l’ARN messager.
Baptisé VBC-COV19-154, le futur vaccin devrait prouver son efficacité contre plusieurs variants tels que le Delta (découvert pour la première fois en Inde), l’Alpha (d’abord identifié au Royaume-Uni), le Beta (découvert pour la première fois en Afrique du Sud), ou encore le Gamma (détecté au Brésil). L’usine de VinBioCare sera installée au parc industriel de Hoà Lac, en banlieue de Hanoï, avec un investissement total de plus de 200 millions de dollars et une capacité annuelle de 200 millions de doses.
Concernant les médicaments pour traiter le COVID-19, Vingroup a annoncé qu’il venait de négocier avec succès une commande spéciale de 500.000 flacons de Remdesivir, un inhibiteur antiviral puissant de la réplication du SRAS-CoV-2 dans les voies nasales et bronchiques humaines autorisé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA).
Tous ces médicaments seront offerts au ministère de la Santé en août 2021, afin de contribuer à accélérer le rétablissement des patients. Le premier lot de Remdesivir importé par Vingroup est arrivé à l’aéroport international de Tân Son Nhât à Hô Chi Minh-Ville le 5 août. Environ 10.000 flacons seront distribués à dix hôpitaux de cette ville, selon le ministère de la Santé.
Un médicament prometteur
Vipdervir est fabriqué à base de plantes médicinales traditionnelles. |
Photo : ST/CVN |
Les chercheurs vietnamiens ont réussi à maîtriser une technologie de fabrication d’un médicament anti-COVID-19 à base de plantes médicinales traditionnelles, a annoncé à la presse l’Académie des sciences et des technologies du Vietnam (VAST).
Celui-ci, baptisé Vipdervir, a été développé en laboratoire par l’Institut de biotechnologie relevant de la VAST, la Compagnie par actions des produits pharmaceutiques Vinh Gia et la Compagnie chimico-pharmaceutique par actions du Vietnam.
Les chercheurs ont utilisé une technologie moderne pour cribler les principaux éléments actifs des plantes médicinales vietnamiennes qui présentent une forte affinité de liaison avec les cibles moléculaires, qui sont des molécules impliquées dans l’invasion et la prolifération du virus SARS-CoV-2, a fait savoir le chef du projet, le Pr associé-Dr Lê Quang Huân.
Vipdervir a été conçu à partir de nombreuses plantes médicinales vietnamiennes contenant des éléments actifs biopharmaceutiques précieux, a indiqué le chef de l’Agence d’administration de la médecine traditionnelle du ministère de la Santé, Nguyên Thê Thinh.
Elles comprennent deux substances médicamenteuses galéniques principales, l’armoise annuelle (Artemisia annua) et la chirette verte (Andrographis paniculata), et certaines d’autres telles que l’herbe à poivre (Houttuynia cordata), la Scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis), le Sophora du Japon (Styphnolobium japonicum), le giroflier (Syzygium aromaticum) et la réglisse (Glycyrrhiza uralensis), a-t-il précisé.
Le Conseil national d’éthique en recherche biomédicale du ministère de la Santé a hautement apprécié les résultats de ces études précliniques et a approuvé le protocole de recherche clinique sur les malades du COVID-19.
Ces études ont été publiées au lendemain de la conception réussie en laboratoire par l’Institut de chimie de la VAST d’une nouvelle méthode de synthétisation du favipiravir qui pourrait être un bon candidat pour le traitement du COVID-19 causé par le SARS-CoV-2.
Le favipiravir est un médicament antiviral analogue au Remdesivir. Il sera un complément important aux vaccins disponibles et a déjà été utilisé en Italie, au Japon, en Russie et dans un certain nombre d’autres pays.