Un salon pour relancer la science et l'industrie en banlieue de Buenos Aires

"Technopolis", un salon des sciences et de l'industrie visité par plus de trois millions de personnes en banlieue de Buenos Aires, dévoile l'intention de l'Argentine de relancer les carrières scientifiques et de retrouver son âge d'or industriel.

"Le but de Technopolis est d'attirer les jeunes vers les carrières scientifiques : nous avons besoin de ce savoir-faire", dit à la presse étrangère le ministre des Sciences et des Nouvelles Technologies, Lino Baranao.

Le salon est un immense succès : trois millions de visiteurs déjà en moins de 60 jours. Des milliers de familles et d'étudiants, prennent d'assaut chaque jour ce terrain de 50 hectares situé à Villa Martelli.

La santé du salon est à l'image de l'économie argentine : 8% de croissance en moyenne depuis 2003 (à l'exception de 2009, année de la crise dans le monde). Une croissance tirée par le prix des matières premières : l'Argentine demeure une puissance agricole.

Mais elle veut retrouver son âge d'or industriel. L'un des pavillons les plus visités est d'ailleurs celui de "L'Orgueil National : l'Industrie et le Travail des Argentins".

On y rend hommage au Groupe Siam Di Tella qui, dans les années 60 employait 15.000 personnes : le plus grand d'Amérique latine, à la stupeur du Brésil. Ces deux mots : "Di Tella", résument aujourd'hui l'apogée et la chute de l'industrie argentine.

Les visiteurs se prennent à rêver d'un retour des icônes nationales en voyant le réfrigérateur Siam ou la voiture Di Tella voler au-dessus de leurs têtes dans un spectacle théâtral à couper le souffle signé par la troupe "Force Brute". Ils se font des frissons en allant explorer le Grand Sud, les Glaciers de Patagonie et l'Antarctique. "Ahhhhhh, je me mouille !!!!", crie un enfant de six ans dans l'obscurité et le froid.

Sur un mur, on voit des cathédrales de glaces se briser, puis s'effondrer dans un bruit sourd : c'est la fonte d'un glacier. On est éclaboussé dans un mélange ludique entre l'image projetée et une sorte de pluie fine qui s'abat sur les visiteurs.

Le ministre explique toutefois que l'heure est grave. L'Argentine ne produit que trente-trois diplômés de physique et vingt mathématiciens à peine par an !

En outre, la fuite des cerveaux demeure un problème. Le dernier scientifique argentin à avoir le prix Nobel, César Milstein (physiologie et médecine, 1984), l'a d'ailleurs eu alors qu'il vivait depuis des années... au Royaume-Uni.

Ses prédécesseurs, Luis Federico Leloir (chimie, 1970) et Bernardo Houssay (médecine, 1947) l'avaient obtenu, eux, en travaillant en Argentine. "L'Opération Racines", lancée par le gouvernement de Nestor Kirchner (2003-2007), l'époux de la présidente Cristina Kirchner, décédé il y a un an, a permis de rapatrier en moins de huit ans quelque 800 scientifiques.

Le lance-missiles argentin "Tronador", les avions de chasse Pulqui des années 50, les grands moments de la recherche atomique, des jeux robotisés : les enfants ne savent où donner de la tête. L'Argentine a décidé que ce salon ne fermerait pas. Ce sera un salon permanent. À l'image de l'effort que le pays se propose de faire. D'autres nouveautés vont suivre.

Dans quelques jours, le gouvernement va inaugurer une nouvelle chaîne de télévision scientifique, appelée également Technopolis. "La première chaîne publique consacrée aux sciences", se félicite M. Baranao.

Puis, dans la quartier branché de Palermo, un "Pôle Sciences et Technologies" flambant neuf doit accueillir le ministère du même nom, des entreprises, des universités et des représentations de pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie ou les Pays-Bas.

AFP/VNA/CVN

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