Un FMI fort est dans "l'intérêt national" des États-Unis

Il est dans l'"intérêt national" des États-Unis que le Fonds monétaire international (FMI) ait assez de ressources pour aider les pays en difficulté, a affirmé le 18 mai le Trésor américain.

"Il est dans l'intérêt national que le FMI soit bien pourvu" pour assumer son rôle, écrit le Trésor dans un communiqué, rappelant que le gouvernement du président Barack Obama s'est engagé à augmenter de 100 milliards de dollars la contribution américaine au FMI au titre des nouveaux accords d'emprunts (NAE). La mise en œuvre de cette promesse doit passer par un débat budgétaire au Congrès, dont l'issue est encore incertaine. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis, qui traversent leur récession la plus longue depuis les années 1930, ne pouvaient s'en sortir seuls sans le reste du monde. "Sans un soutien adéquat du FMI, certains pays pourraient se retrouver en faillite financière, ce qui aurait des conséquences négatives sur l'emploi et les exportations américains et saperait les efforts du gouvernement pour stimuler et relancer l'économie", a expliqué le Trésor. "Pourvoir le FMI comme il convient pour empêcher la crise financière de s'étendre assurera la reprise de l'économie mondiale, ce dont bénéficieront à leur tour les États-Unis", a-t-il poursuivi.

Le Trésor publie par ailleurs une lettre signée par 5 prédécesseurs de M. Geithner et 4 anciens secrétaires d'État américains, démocrates et républicains, appelant Nancy Pelosi et Harry Reid, respectivement à la tête de la Chambre des représentants et du Sénat, à "entériner rapidement un financement supplémentaire au FMI" comme le souhaite M. Obama. "Il est essentiel pour la restauration de la confiance dans l'économie mondiale et le système financier, et donc pour notre propre reprise économique, que le FMI soit plus fort et plus à même de répondre" aux besoins qui s'expriment, écrivent les signataires de cette lettre regroupés au sein du Comité Bretton Woods.

Parmi lesquels Henry Paulson, prédécesseur direct de M. Geithner, et l'ancien secrétaire au Trésor, Robert Rubin, ou encore les anciens secrétaires d'État, Condoleezza Rice ou Henry Kissinger.

Tout comme le Trésor, les signataires de cet appel insistent sur l'importance que les États-Unis concrétisent leur engagement en faveur du FMI dans la mesure où ce feu vert permettra le déblocage de 400 milliards de dollars supplémentaires pour le Fonds. L'engagement de Washington a en effet été pris dans le cadre d'un accord plus large avec les pays du Groupe des Vingt (G20) en avril, qui ont promis collectivement de contribuer aux ressources du FMI à hauteur de 500 milliards de dollars, au titre des NAE. Cet outil des NAE doit permettre de tripler rapidement les ressources que le FMI peut prêter, sans passer par une longue réforme de son capital.

AFP/VNA/CVN

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