Le gouvernement américain a annoncé le 8 mai que l'économie avait perdu 539.000 emplois en avril. C'est beaucoup moins qu'en mars et mieux que ne le prévoyaient les analystes. Mais cela n'empêche pas le taux de chômage de monter à 8,9%. "Si on peut trouver encourageant d'une certaine manière" que le nombre d'emplois supprimés en avril soit moins élevé qu'au cours de chacun des 6 mois précédents, "c'est un bilan qui donne à réfléchir", a dit M. Obama dans une déclaration à Washington. "Le taux de chômage est à son niveau le plus élevé depuis 25 ans. Cela montre que nous sommes toujours au milieu d'une récession qui a mis des années à venir et qui prendra des mois, ou même des années, pour s'en aller", a-t-il dit lors d'une apparition publique programmée le jour de la publication des nouveaux chiffres de l'emploi pour annoncer des mesures en faveur de l'éducation des sans-emploi.
M. Obama a prévenu que l'économie continuerait à perdre des emplois dans les mois à venir. Mais, a-t-il ajouté, "bien que nous ayons encore beaucoup de chemin à parcourir avant que cette récession ne soit derrière nous, notre moteur économique recommence à tourner".
Il a invoqué la stabilisation de la consommation et des ventes immobilières après leur déclin, ainsi que l'augmentation des dépenses de construction pour la première fois depuis 6 mois. "Pas à pas, nous sommes en train de faire des progrès", a-t-il dit.
Depuis le début de la récession en décembre 2007, l'économie américaine a perdu 5,7 millions d'emplois, et le taux de chômage a augmenté de 4 points de pourcentage, selon le gouvernement.
Plusieurs indicateurs économiques récents suggèrent que le pire de la crise pourrait être passé. La reprise devrait arriver avant la fin de l'année, a dit le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, cette semaine. Mais nombre d'économistes estiment que le rétablissement de l'emploi devrait prendre plus de temps et que le taux de chômage devrait dépasser 10% d'ici à la fin de l'année pour ne commencer à baisser qu'en 2010.
M. Obama a annoncé des dispositions pour changer des "règles absurdes" décourageant les chômeurs d'aller à l'université ou de chercher à se former pendant leur inactivité, a-t-il dit.
Dans certains États, les chômeurs qui suivent une formation risquent de perdre leurs allocations parce qu'ils sont censés être constamment disponibles pour un nouvel emploi, a-t-il dit.
Des chômeurs se retrouvent aussi privés de bourses d'études parce que le calcul s'opère sur leurs revenus de l'année précédente, quand ils avaient encore un travail.
M. Obama a indiqué que son gouvernement allait intervenir auprès des États et des universités pour "modifier de manière fondamentale notre approche du chômage dans ce pays, afin que cela ne soit plus seulement la période pendant laquelle vous cherchez un nouveau travail, mais celle où vous vous préparez à un travail meilleur". "Voilà ce à quoi devrait servir notre système d'assurance chômage, non pas de filet de sécurité, mais de tremplin vers un nouvel avenir", a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN