Un diplôme étranger à portée de clic

La formation à distance est une solution efficace pour qui n'a pas les moyens financiers d’obtenir un diplôme étranger. La «magie» d’Internet à haut débit fait qu’il est aujourd’hui aisé, à condition d’y mettre du sien, de prétendre à un tel diplôme, le tout à moindre coût.

>>La formation universitaire à distance en questions

Tandis que la qualité de l’enseignement à distance proposé par les universités vietnamiennes n’est pas toujours à la hauteur des espérances, certains se tournent vers des établissements étrangers. Ces derniers - notamment européens et américains - offrent des programmes de formation intéressants. Le premier attrait, c’est le diplôme étranger, qui est très apprécié sur le marché du travail vietnamien. «Notre programme permet aux étudiants vietnamiens francophones d'acquérir un diplôme français et d'apprendre comment on fait le journalisme en français et en France», souligne Cécile Vrain, responsable de l’enseignement à distance de l’École supérieure de journalisme de Paris.

La formation à distance permet aux étudiants de gagner du temps et de l’argent.
Photo : ESJ Paris/CVN

Deuxième intérêt : le choix des formules d'enseignement, abondant. Si certaines universités ne demandent que l’accomplissement par courriel des devoirs et des examens, d’autres exigent la présence des étudiants dans les cours en ligne hebdomadaires. De plus, les programmes de formation en licence, en master et en doctorat concernent un large éventail de disciplines et domaines. «Je suis diplômée du Département d'anglais de l’École supérieure du commerce extérieur de Hanoi. Mon travail actuel me demande des connaissances en marketing. Je projette donc de suivre une formation à distance en la matière, bien sûr dans une université étrangère, pour développer au mieux ma carrière», confie Giang, responsable marketing d’une école privée à Hanoi.

Économies d'argent

Autre raison pour laquelle des étudiants vietnamiens choisissent les modules étrangers de formation à distance : l’accès aux universités les plus prestigieuses du monde sans avoir à déménager à l’autre bout de la Terre. Cela leur permet d’économiser beaucoup d’argent par rapport à la formation en présentiel, notamment dans les villes où le coût de la vie est élevé.

De plus, soucieux de trouver ultérieurement un emploi dans un marché du travail de plus en plus exigeant, il n’est pas rare que beaucoup d’étudiants vietnamiens optent pour une formation en présentiel à la fac et s’inscrivent à un autre cursus par correspondance afin de décrocher un autre diplôme. «La formation à distance m’a permis de gagner du temps et de l’argent. Une formule vraiment efficace», souligne Hai An, directeur du bureau à Hanoi d’une société japonaise.

Bon nombre de Vietnamiens choississent la formation à distance.
Photo : Truong Trân/CVN

Coopération entre universités

Le Vietnam, avec ses plus de 90 millions d’habitants dont 40% ont moins de 25 ans, est devenu une cible pour les établissements universitaires étrangers. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à établir un partenariat avec leurs homologues vietnamiens. Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, 266 programmes de coopération avec l’étranger ont été autorisés, lesquels concernent des universités prestigieuses européennes et américaines. Du côté des partenaires français, on peut noter des universités à Paris, Nantes, Rennes, etc. (voir encadré). L’École supérieure de journalisme Paris (ESJ Paris) est aussi sur le coup.

À noter qu'aucune école de journalisme vietnamienne n’a, pour l’heure, établi de partenariat avec un quelconque homologue français. «Je voudrais informer le public francophone vietnamien qu’il existe à l’ESJ Paris, depuis trois ans maintenant, la possibilité de suivre les cours et d’avoir un diplôme de l’ESJ Paris par correspondance, via Internet», insiste Cécile Vrain, responsable de l’enseignement à distance. Et d’ajouter : «Si je vois d’ailleurs que cela suscite un intérêt, ça vaudra la peine d’entamer des négociations avec une école supérieure du journalisme ou un département du journalisme du Vietnam».

Dans le contexte où l’anglais est de plus pratiqué au Vietnam, l'ESJ Paris «s’adapte au marché», affirme Cécile Vrain. Et de préciser qu’outre l’enseignement en français, son école a mis en place des cours en anglais, «donnés par des professeurs natifs anglais ou anglo-saxons, qui apprennent à nos étudiants à écrire des articles en anglais (...) Nos étudiants devront être capables de postuler à des postes pas seulement en France (...) tout de suite opérationnels sur le marché de l’emploi».

Cécile Vrain prend comme exemple le partenariat «en négociations» avec une université privée en Géorgie, où l’on ne parle pas beaucoup le français. Les deux parties projettent de développer une formation en partie à distance quand il s’agira de l’enseignement en langue anglaise, et en partie in situ quand il s’agira de l’enseignement en géorgien. «La chose sur laquelle réfléchir est la création d’un diplôme franco-géorgien, et peut-être un jour franco-vietnamien», souligne-t-elle dans un sourire.

Linh Huong/CVN

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