«Un dauphin chevaleresque» au secours des pêcheurs

Trân Van Son, originaire de la province de Nghê An (Centre), est urnommé «dauphin chevaleresque» par les habitants locaux. Lié pendant 40 ans à la mer pour gagner sa vie, cet homme a sauvé de nombreuses personnes en détresse.

Trân Van Son sur son chalutier.

Trân Van Son est né en 1966 dans le village de Hai Nam, commune de Diên Bich, district de Diên Châu, province de Nghê An. De grande taille, le visage tanné par le soleil et le vent de la mer, l’homme est doté d’une voix forte et tranchante. À côté de son bateau, Trân Van Son a confié quelques grands moments de sa vie de pêcheur.

Le moment le plus triste de son existence remonte à la fin de l’année 1971. Un jour qu’il est en mer, subitement, le soleil laisse place à des nuages noirs qui couvrent complètement le ciel. En haute mer, un tourbillon apparait emportant dans sa fureur des dizaines de bateaux de pêche. Sur le continent, les habitants s’étonnent de la puissance du phénomène. Ils parlent de colonnes d’eau noires. Après la catastrophe, des centaines de personnes s’amassent le long de la plage toute la nuit dans l’espoir de voir revenir leurs proches. Deux jours après le drame, des dizaines de cadavres de pêcheurs, dont le père de Trân Van Son, sont refoulés vers le rivage. Hai Nam porte désormais le nom de «Làng vong phu» (Le village qui attend ses proches).

M. Son se souvient : «Mon père est mort en haute mer quand j’avais dix ans. Ne parvenant pas à faire face à la douleur, ma mère est tombée gravement malade. Ma grande sœur et moi avons dû traverser des jours difficiles où nous allions aux quais de pêche pour ramasser les poissons tombés par terre pour manger». À cause de ces circonstances difficiles, le petit Son décide d’arrêter ses études pour soutenir sa famille. Il se met au service de propriétaires de bateaux de pêche pour acquérir de l’expérience dans le domaine. Grâce à son intelligence, à sa débrouillardise et à son courage, en peu de temps, le jeune mousse devient un jeune pêcheur expérimenté.

Une solide expérience du large

Durant ces mois passés au service des patrons de bateaux en haute mer, Trân Van Son nourrit le rêve de posséder un jour son propre bateau. Par chance, l’État développe une politique d’assistance aux pêcheurs. Le jeune homme et sa femme décident alors d’emprunter de l’argent pour acheter un bateau de 200 CV. Devenu patron, Son embauche des jeunes de son village, contribuant à aider de nombreuses familles locales à sortir de la pauvreté.

La pêche, un des métiers principaux des gens du littoral de Nghê An

En 40 ans de mer, Trân Van Son a sauvé beaucoup de pêcheurs en détresse. En 2005, alors qu’il pêche au large, une tempête survient. De grandes vagues couvrent le petit bateau de M. Son. Grâce à son expérience, le capitaine courageux parvient à conduire son embarcation dans une zone plus calme. Ce faisant, il découvre quatre hommes d’autres bateaux de pêche se débattant à la surface de la mer. Sans hésiter, il se jette à l’eau, bouée de sauvetage au bras, pour les sauver.

«Nous sommes emplis d’émotion lorsque nous pensons aux actes courageux de M. Son. Les grandes vagues laissaient peu de chance aux pêcheurs tombés à l’eau. Mais par miracle, après une heure de lutte contre les éléments, nous avons vu cet homme, accompagné de quatre autres, attaché à une bouée de sauvetage. M. Son mérite vraiment le titre de +Dauphin chevaleresque+», confie Hùng, pêcheur de la commune de Diên Bich, dans un mélange de respect et d’admiration.

Une vingtaine de personnes sauvées

En l’espace de deux ans, en 2006 et 2007, Trân Van Son a sauvé d’une mort certaine sept pêcheurs du district de Quynh Luu (province de Nghê An). En avril 2009, alors que son bateau passe au large de l’îlot Mê, province de Thanh Hoa (Centre), Son croise un bateau de pêche échoué. Ses cinq hommes d’équipage, de la commune de Quynh Phuong, flottent à la surface. Trân Van Son, se porte à leur secours. «À ce moment, mes trois fils, un autre jeune, et moi-même étions épuisés. M. Son nous a sauvé de justesse. Nous le remercions sincèrement», raconte Thai Ba Trung, un des survivants.

Selon les pêcheurs de la commune de Diên Bich, ces dernières années, Trân Van Son a sauvé une vingtaine de personnes en détresse mais les chiffres ne l’intéressent pas. Il dit simplement : «J’ai perdu mon père de bonne heure. Je partage la douleur des enfants et de leurs proches qui sont dans la même situation que moi. Lorsque je découvre des personnes tombées en mer, je suis déterminé à les sauver à tout prix. Pour moi, c’est une chose normale que de bien savoir nager».

En plus d’être courageux, le capitaine Son est aussi une personne généreuse. Il y a dix ans, lorsqu’il apprend la situation difficile de Thai Ba Long, un jeune de la commune de Son Hai, district de Quynh Luu, M. Son décide avec sa femme de l’adopter : «À présent, Long est adulte, il a trouvé un emploi stable dans le Sud. Mes deux fils, pour leur part, suivent des études à l’université. Souvent, ils me demandent de délaisser mon métier actuel. Mais, pour moi, c’est inenvisageable, la mer coule dans mes veines».

Quê Anh/CVN

 

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