Le long de la colline dans la commune de Kim Duc, ville de Viêt Tri, se trouve la maison de Nguyên Ngoc Bao, chef de la troupe de hat xoan Thet.
Nguyên Ngoc Bao (1er à gauche), accompagné d’artistes dans une représentation de hat xoan aux pieds d’un banian centenaire à Viêt Tri. |
Nguyên Ngoc Bao est le fils de Nguyên Van Chuong, un artiste de chèo (théâtre populaire du Nord), très connu dans la région de Kim Duc d’autrefois.
La passion des jeux populaires
M. Ngoc raconte : «J’aime m’amuser. Dans ma commune natale, qui se trouve dans l’ancienne capitale de la dynastie des rois Hùng (de 2879 à 258 avant J.C), on joue en groupe à de nombreux jeux populaires très attrayants, dont le +danh du+ (balançoire), le +boi chai+ (ramer) ou le +danh co nguoi+ (échecs à pions humains). Mais j’ai toujours préféré le +hat xoan+». Il ajoute que sa passion pour le hat xoan s’explique par le fait qu’il veuille faire des échanges artistiques avec ses voisins, d’autres jeunes des villages voisins aux pieds du banian centenaire, à côté du puits du village ou dans la cour du dinh (maison communale).
Un spectacle de hat xoan dans la province de Phu Tho. |
Lorsqu’il a intégré la troupe de hat xoan Thet à Kim Duc, M. Bao a tout de suite été apprécié par les chanteuses pour sa voix haute. Lors des séances de répétition, il chante et joue du tambour en même temps. Son talent intéresse le chef de la troupe. C’est comme cela que Ngoc Bao a été choisi pour devenir le chanteur principal. Au fur et à mesure, il a fini par se voir confier la direction de la troupe.
Nguyên Ngoc Bao est très fier de sa troupe. Cette dernière tient le même rang des troupes d’An Thai, Phù Duc et Kim Doi. La troupe Thet garde actuellement 13 qua cach (premiers airs) de hat xoan. Nguyên Ngoc Bao a été choisi pour devenir chef de la troupe parce qu’il est un des rares à bien coordonner la chanson et le tambour. Il chante bien et connaît par coeur les 13 airs. Selon le chanteur Nguyên Van Toàn, choisir le chef de la troupe n’a pas été un travail simple. Tous les membres doivent se regrouper pour élire une personne capable d’apprendre cet art vocal aux générations futures.
Pour Ngoc Bao, le hat xoan est un hobby. «Quand on le connaît, on l’aime. Quand on l’aime, ça devient une passion, confie-t-il. Cet art vocal aide l’homme à rajeunir». Le hat xoan fait partie de son quotidien depuis plus de quarante ans.
Le maquillage, trait original du hat xoan
Alors que le quan ho (chant alterné) pénètre le coeur par son lyrisme et ses airs qui demandent de prolonger les vibrations de la voix, le hat xoan entonne des airs simples, faciles à chanter, avec peu de legato. Pour bien chanter un air de hat xoan, le chanteur doit maîtriser plusieurs techniques, dont la bonne coordination des mouvements des mains, des pieds et de la bouche. Son attitude doit être à la fois sérieuse et joyeuse.
M. Bao explique que le maquillage joue un rôle important dans le hat xoan. Les sourcils du dào (chanteuse) sont décorés par une longue et mince ligne. Sans oublier d’embellir ses deux pommettes. Le visage du chanteur doit être vivant. Un kep (joueur du tambour) se distingue par son turban d’homme et ses sourcils plus épais que ceux des dào.
Nguyên Ngoc Bao a transmis son métier à ses élèves pour que les airs du hat xoan continuent de vivre éternellement dans la vie des Vietnamiens. Une de ses élèves, la chanteuse Bùi Thi Kiêu, partage : «Le maître Bao nous apprend les airs du +hat xoan+ de manière enthousiaste. Nous attendons avec impatience chaque nouvelle séance car l’ambiance est très animée et joyeuse».
Quê Anh/CVN