Luong Thành Chung présente sa collection d’objets anciens. |
Né en 1952, Luong Thành Chung détient près de 5.000 objets anciens précieux, dont certains lui ont été transmis de génération en génération. L’homme souhaite préserver les valeurs culturelles traditionnelles du pays et, surtout, tenir la promesse qu’il a faite à son père avant que ce dernier ne rende l’âme.
Dans la commune de Nghi Kim (ville de Vinh, province de Nghê An, Centre), la maison de Luong Thành Chung ne compte pas un seul coin vide. Des statues de pierres précieuses en forme de crocodile, de phoque et de cygne sont installées devant la porte d’entrée. Deux paravents qui datent de la dynastie des Nguyên (1802-1945) et deux statues de Bouddha en pierres précieuses sont aussi exposées dans la maison. Le propriétaire n’en est pas moins original avec sa longue chevelure, et sa tenue noire un peu austère.
Promesse tenue
Luong Thành Chung est passionné d’objets anciens. «Ma famille fait la collection d’objets anciens depuis quatre générations. Dès l’enfance, j’ai souvent vu mon père nettoyer minutieusement ses objets en porcelaine et en pierres précieuses. Avant qu’il ne rende l’âme, mon père a insisté pour que ses enfants fasse tout ce qu’ils peuvent pour poursuivre cette passion», confie M. Chung.
Depuis 1981, Luong Thành Chung consacre tout ce qu’il gagne de l’élevage et de la production rizicole pour voyager et partir à la recherche d’objets anciens. Petit à petit, son stock grandit. L’homme ignore les moqueries de ses voisins ou de ses proches pour vivre pleinement sa passion. «Outre l’installation d’objets dans ma cour et à l’intérieur de ma maison, j’ai construit une cave pour préserver ces objets, dont beaucoup sont revendiqués par le Musée national d’histoire», dit-il.
Des pierres précieuses en forme d’animaux sculptées par la nature. |
Les habitants de la province de Nghê An s’étonnent souvent de la valeur des biens du sexagénaire. M. Chung partage : «La passion ne suffit pas pour collecter autant d’objets anciens. Il faut aussi les soigner minutieusement comme ses propres enfants et ne pas les considérer comme de simples produits commerciaux».
Outre les pierres précieuses qui se sont formées naturellement il y a plusieurs millions d’années, Luong Thành Chung détient divers objets en céramique et en porcelaine avec une décoration raffinée, comme des tasses, des bols, des assiettes, des jarres, des cruches, des pots... qui datent des dynasties Ly (1009-1225), Trân (1225-1400) et Nguyên (1802-1945).
Bientôt un musée privé
Les dizaines de mètres carrés du jardin sont occupés par des antiquités. Prenant dans ses mains un pot en céramique à l’émail brun sur fond blanc ivoire, il affirme : «C’est mon objet le plus précieux. Il en existe seulement deux exemplaires dans le pays, l’autre est au Musée national d’histoire». Pour lui, les objets anciens ont une âme. «S’ils sont bien conservés, ils m’aident à augmenter ma force vitale. Ils me manquent toujours ; je ne les quitte pas une seule heure», confie Chung.
Luong Thành Chung est surnommé l’«artisan aux mains d’or créateur de montagnes en rocaille». L’homme a donné naissance à des centaines d’oeuvres pour de nombreux hommes d’affaires au Vietnam et à l’étranger (Japon, Chine, Singapour...).
Voilà maintenant 30 ans que M. Chung vit de cette passion. «Cette passion coule dans mes veines. Mais, il me faut un meilleur lieu pour préserver tous ces objets précieux», dit-il. Le sexagénaire projette d’ouvrir son propre musée. Il compte diviser son terrain en deux parties : l’une consacrée à un espace musée et l’autre comme abri pour sa famille, les personnes handicapés et les personnes âgées sans appui.
Quê Anh/CVN