Triêu Thi Choi, une femme qui allie avec talent vie professionnelle et familiale. |
Née dans la province de Tây Ninh (Sud), mais domiciliée actuellement à Hô Chi Minh-Ville, Triêu Thi Choi est la rédactrice d’une centaine de livres sur la gastronomie, la couture, l’embellissement, la décoration de la maison, mais aussi de carnets pour apprendre aux femmes à devenir de bonnes mères. À présent retraitée, cette enseignante méritante continue d’écrire des livres et de dispenser son enseignement. Pour elle, c’est la meilleure voie pour changer l’homme. Seule l’éducation aide à propager les valeurs.
Triêu Thi Choi était élève à l’École Gia Long, lycée célèbre à l’époque de Saigon (actuel lycée Nguyên Thi Minh Khai de Hô Chi Minh-Ville). À la fin de ses études, elle a été une des rares lycéennes à avoir suivi un enseignement ménager dans une école professionnelle. À l’époque, les travaux dans le domaine touchaient de près toutes les Vietnamiennes. L’enseignement ménager est une nouvelle branche de la formation régulière.
Des années de formation
Figurant parmi les étudiantes de la première promotion du Département ménager du Centre technique Phu Tho (actuelle Université de la pédagogie et de la technique de Hô Chi Minh-Ville), elle a l’honneur de devenir une des élèves des cuisinières des rois Nguyên (1802-1945). Concernant le design et la couture, elle suit directement l’enseignement d’experts célèbres, vietnamiens et étrangers. Malgré un temps de formation lourd (toute la journée), la jeune Choi connaît bien tous les plats du palais royal, les techniques de décoration de fruits et légumes, de fabrication de toutes sortes de gâteaux, les différentes façons de décorer une table, ou encore la conduite d’un service. Toutes les élèves comme elle se passionnent pour cette nouvelle branche. Triêu Thi Choi est satisfaite par son apprentissage et fait son possible pour l’appliquer de la meilleure façon possible.
Un des livres de Mme Choi pour les femmes. |
Net/CVN |
«La discipline de l’économie familiale m’a séduite. Grâce à cet enseignement, je maîtrise non seulement l’art de cuisiner mais aussi les soins familiaux, comme ceux administrés aux enfants, la décoration de la maison, le plan de recettes et de dépenses, la nutrition, l’embellissement, la couture…», précise Triêu Thi Choi. Son école recrute peu d’étudiants et uniquement des filles, ce qui explique qu’elle et ses amies soient très soignées. «Le domaine des travaux ménagers intéresse peu de personnes à long terme. Car les gens les considèrent comme des travaux quotidiens et médiocres. Dès mes études, je me suis promis qu’à l’avenir, outre l’enseignement, j’écrirai des livres dans le domaine».
La famille est la base du bonheur
À la fin de ses études, la jeune Choi devient enseignante pendant près de dix ans dans des collèges et écoles secondaires professionnelles. Elle est ensuite recrutée par l’Université de la pédagogie et des techniques de Hô Chi Minh-Ville en tant que chef du Département de l’enseignement ménager. Elle enseigne également à l’École de formation pour les couturières, aux centres polytechniques relevant de l’Association des intellectuels patriotiques, ou encore à la Maison culturelle des femmes de Hô Chi Minh-Ville. Elle écrit aussi des livres : manuels scolaires, livres de référence, bulletins publiés mensuellement… Le tout, à la demande du ministère de l’Éducation et de la Formation, du Service municipal de l’éducation et de la formation, ou des maisons d’édition.
Ses ouvrages sont traduits en différentes langues (anglais, français, espagnol, japonais…), et publiés à l’étranger pour valoriser la gastronomie vietnamienne à l’extérieur. The Food of Vietnam (La cuisine vietnamienne), co-rédigé par Triêu Thi Choi et Marcel Isaak, cuisinier suisse, publié par Perilplus Editions (Édition de Singapour) en 1998, est particulièrement apprécié par les lecteurs étrangers et a fait l’objet de plusieurs rééditions. En 30 ans, Mme Choi a publié une centaine de livres sur les travaux ménagers, la couture, la mode et des carnets utiles pour les femmes.
Triêu Thi Choi estime être née sous une bonne étoile. Son mari, aussi enseignant, l’aide souvent à surmonter les obstacles de la vie. «Depuis mon mariage, j’ai été très occupée par des travaux sociaux et familiaux. Mais, un de mes principes est d’être toujours là au moment du dîner, lorsque toute la famille est réunie. Pour moi, c’est un moment d’échanges entre parents et enfants», confie-t-elle. Cette touche-à-tout confectionne elle-même des habits et de bons petits plats pour toute sa tribu. Elle estime que la famille est la base du bonheur et que la femme se doit de cultiver et maintenir ce dernier avec harmonie.
Quê Anh/CVN