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Le président ukrainien Petro Porochenko s'adresse aux militaires le 15 février 2015. |
Quelques tirs d'artillerie ont été entendus à Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine, peu après le début du cessez-le-feu, avant de s'interrompre rapidement.
Le président russe Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Petro Porochenko, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel feront ensemble dimanche 15 février un "premier point" sur l'application du cessez-le-feu, selon la présidence française.
Avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les combats ont fait rage samedi 14 février autour de la ville stratégique ukrainienne de Debaltseve, Moscou et les séparatistes ayant laissé entendre qu'elle ne serait pas concernée par le cessez-le-feu.
Vladimir Poutine a réaffirmé, lors d'un entretien téléphonique avec François Hollande et Angela Merkel, son attachement au respect du cessez-le-feu, a indiqué le palais présidentiel de l'Élysée.
Les trois dirigeants "ont réaffirmé, Vladimir Poutine en particulier, la nécessité que le cessez-le-feu prévu à minuit (ndlr : heure ukrainienne) puisse être effectif. Vladimir Poutine a lui-même dit que les séparatistes étaient prêts au cessez-le-feu".
La situation à Debaltseve a en effet suscité des doutes quant à une application effective du cessez-le-feu. "Il n'y a pas un mot sur Debaltseve dans les accords de Minsk", a lancé samedi 14 février le dirigeant de la République autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, cité par le site officiel séparatiste.
Kiev a immédiatement réagi en dénonçant "les tentatives de la Russie" de "saper le cessez-le-feu".
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part expliqué que les tentatives des soldats ukrainiens encerclés à Debaltseve de sortir "de la chaudière" seraient considérées comme une violation du cessez-le-feu.
Alexandre Zakhartchenko a signé samedi 14 février en fin d'après-midi un décret stipulant l'introduction du cessez-le-feu qui donne cependant le droit aux sépartistes de riposter à des "tirs contre les infrastructures militaires et civiles de la République populaire de Donetsk".
De son côté, la Russie a d'ores et déjà accusé Kiev et les Occidentaux de "déformer le contenu des accords de Minsk".
Des soldats ukraniens. |
Debaltseve en flammes
Un responsable régional pro-Kiev a estimé que les séparatistes étaient en train de "détruire" Debaltseve, nœud ferroviaire situé à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk.
"Les tirs d'artillerie contre les immeubles d'habitation et les bâtiments administratifs ne cessent pas", a indiqué Viatcheslav Abroskine, chef de la police régionale pro-Kiev, en ajoutant qu'une roquette Grad avait touché le commissariat de police de la ville.
"La ville est en flammes", a déclaré Natalia Karabouta, responsable du Département de la santé de Debaltseve. "Il n'y a plus de médicaments, plus d'eau, ni d'électricité".
L'armée ukrainienne a fait état samedi 14 février au matin d'une "tentative d'assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et des chars" contre ses positions près de Debaltseve.
Au moins 14 personnes - huit militaires ukrainiens et six civils - ont été tuées au cours des dernières 24 heures, contre 28 la veille.
Chose rare, le centre de Donetsk a été bombardé samedi 14 février. Deux civils, un homme et une femme, ont été tués. Les obus sont tombés à proximité de la résidence de M. Zakhartchenko.
Les lance-roquettes multiples Grad continuaient à tirer intensément dans Donetsk samedi 14 février au soir.
Les combats se sont aussi intensifiés samedi 14 février aux environs du port stratégique de Marioupol sur les bords de la mer d'Azov.
AFP/VNA/CVN