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Le respect du texte, censé mettre un terme à dix mois de conflit meurtrier, est ainsi « en grand danger », a estimé le président ukrainien, Petro Poronchenko. À la faveur d'une rencontre avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, à Kiev, il a accusé les séparatistes de bombarder les populations civiles. Le chef de l'État faisait ainsi référence à l'attaque au lance-roquette de la ville d'Artemivsk, située à plus de trente kilomètres de la ligne de front, et qui a tué trois personnes, dont un enfant de sept ans.
Des soldats ukrainiens dans la région de Donetsk, le 13 février. |
Photo : Reuters/VNA/CVN |
Les derniers bilans diffusés par les rebelles et les forces loyalistes dénombrent au total seize victimes civiles et douze morts parmi les militaires ukrainiens. «Malheureusement, après les accords de Minsk, l'opération offensive de la Russie a significativement augmenté », a jugé M. Porochenko.
«L'Ukraine s'attend à une escalade et prend des mesures pour repousser les tirs», a déclaré, de son côté, le vice-ministre de la défense. Et ce dernier d'affirmer que les séparatistes allaient tenter de prendre la ville de Debaltseve, ainsi que le port stratégique de Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov.
Dans le fief rebelle de Donetsk, les tirs d'artillerie étaient continus vendredi 13 février, selon les témoignages de journalistes de l'Agence France-Presse présents sur place. L'armée ukrainienne a également fait état dans la soirée de combats aux abords du nœud ferroviaire de Debaltseve, à mi-chemin entre les capitales des « républiques » de Donetsk et de Louhansk.
Des armes lourdes toujours déployées
Signe que l'hypothèse d'un échec de « Minsk 2 » fait son chemin, le chef-adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Valeriy Chaly a assuré lors d'une émission télévisée qu'"en cas d'échec du cessez-le-feu, l'Ukraine recevra l'aide militaire de l'Occident ».
Pour l'heure, les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales (G7 : Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume Uni, États-Unis) ont appelé au «strict respect» des modalités de l'accord et se sont dits « prêts à adopter » des sanctions contre ceux qui les violeraient.
La porte-parole du département d'État américain, Jennifer Psaki, a, quant à elle, accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est du pays, se disant très préoccupée par «les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière».
De l'avis général, le texte signé dans la capitale biélorusse ne permettra pas d'instaurer la paix dans la région, car il ne prévoit pas de mécanismes concrets pour régler les questions litigieuses, en particulier le contrôle de la frontière, dont 400 kilomètres sont tenus par les rebelles.