Virus
Trump plaide pour un vrai G7, la pandémie loin d'être contenue

Donald Trump souhaite faire d'un sommet du G7 en personne le symbole de la normalisation qu'il appelle de ses vœux, malgré la progression de l'épidémie dans certains pays comme le Brésil.

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Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 20 mai à 19h00 GMT.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 20 mai à 19h00 GMT.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président américain a évoqué mercredi 20 mai la possibilité de rassembler les dirigeants du G7 en juin à Camp David et non par visioconférence comme cela avait été décidé en raison du coronavirus. "Les autres membres (du G7) entament eux aussi leur retour. Ce serait un symbole formidable pour tout le monde. Normalisation !", a tweeté le locataire de la Maison Blanche.

Les réactions des dirigeants du G7 ont été prudentes. Le président français Emmanuel Macron s'est dit "disposé à se rendre à Camp David si les conditions sanitaires le permettent". Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a souligné l'importance d'étudier "quelles mesures seraient mises en place" et "les recommandations des experts". De la même manière, la chancelière allemande Angela Merkel est restée ambigüe sur ses intentions. "Quelle que soit la forme que prendra la rencontre du G7, une visioconférence ou autre chose, je lutterai à coup sûr pour le multilatéralisme", a-t-elle déclaré à Berlin.

Lueur d'espoir

Malgré l'optimisme du président américain et son recul en Europe, la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 325.000 morts dans le monde accélère sa progression au Brésil.

Bain de soleil sur la plage de Barceloneta à Barcelone, le 20 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Notre pays est en train d'aller de mal en pis", résume Gilberto Ferreira, un retraité de Rio de Janeiro, alors que le bilan quotidien a culminé à 1.179 décès, contredisant l'optimisme du président Jair Bolsonaro qui ne cesse de minimiser la dangerosité du virus et de critiquer le confinement. Sous la pression du dirigeant d'extrême droite, le ministère de la Santé a recommandé mercredi l'usage de la chloroquine et de son dérivé l'hydroxychloroquine pour les patients légèrement atteints du COVID-19.

Dans l'attente d'un vaccin et d'un remède, l'emploi de cet antipaludéen et de son dérivé fait débat, ses effets contre cette maladie n'ayant pas été prouvés à ce jour. M. Trump avait annoncé lundi 18 mai prendre de l'hydroxychloroquine chaque jour à titre préventif. Point de départ fin 2019 de la pandémie qui a mis la planète à l'arrêt, la Chine s'apprête à proclamer vendredi 22 mai a "victoire" sur le virus, à l'occasion de la réunion de l'Assemblée nationale populaire.

Mais M. Trump a encore haussé le ton mercredi 20 mai face à Pékin. "C'est +l'incompétence de la Chine+, et rien d'autre, qui a provoqué cette tuerie de masse mondiale !", a estimé le locataire de la Maison blanche, lui même très critiqué pour sa gestion de la crise. Lueur d'espoir, des chercheurs ont montré que des singes vaccinés ou infectés par le nouveau coronavirus ont développé des anticorps leur permettant d'être protégés contre une nouvelle infection.

"Nos découvertes accroissent l'optimisme qu'il sera possible de développer des vaccins contre le COVID-19", a souligné Dan H. Barouch, le chercheur qui a mené les deux études à Boston. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois rappelé mercredi 20 mai que la pandémie est loin d'être contenue, avec 106.000 nouveaux cas dépistés en 24 heures à travers le monde, un record.

Le Pérou, deuxième pays le plus touché en Amérique latine après le Brésil par l'épidémie de Covid-19, a franchi mercredi 20 mai la barre des 100.000 contaminations et des 3.000 décès. Le Chili a dépassé les 50.000 contaminations et des émeutes de la faim ont éclaté à Santiago. À l'inverse, les Européens ont renoué avec ces plaisirs simples dont le confinement les avait privés depuis la mi-mars, comme de voir la mer.

"Écouter le bruit des vagues, marcher un peu sur la plage, nous en avions très envie", témoigne Helena Prades, une Espagnole de 43 ans, sur le littoral catalan. Dans ce pays, l'un des plus endeuillés avec près de 28.000 morts, Barcelone a rouvert mercredi ses plages et ses parcs, dont le célèbre Parque Güell. Mais le gouvernement a prolongé mercredi 20 mai  l'état d'alerte jusqu'au 6 juin et rendu le port du masque obligatoire dès l'âge de six ans dans tous les lieux publics quand il n'est pas possible de garder ses distances, y compris dans la rue.

Cuba demande un répit

Les restrictions pèsent lourdement sur le tourisme et sur le secteur aérien. Le fabricant britannique de moteurs d'avion Rolls-Royce a annoncé mercredi 20 mai la suppression d'"au moins" 9.000 postes, soit 17% de ses effectifs.

Ouvriers masqués dans une usine de jouets à Shantou, dans le Sud de la Chine, le 20 mai. 

Le groupe Air France KLM a lui indiqué remiser ses neuf gros porteurs A380. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a indiqué qu'un accord pour le sauvetage de Lufthansa, le numéro 1 européen du secteur, était sur le point d'être finalisé. Fragilisé par la pandémie, Cuba demande une pause à ses créanciers. L'île socialiste demande un moratoire pour 2019, 2020 et 2021, afin de recommencer à payer en 2022.

L'Inde a toutefois annoncé une reprise progressive de ses vols intérieurs à partir du 25 mai, après deux mois d'interdiction. L'Italie a autorisé tous ses aéroports à rouvrir à partir du 3 juin, date à laquelle elle ouvrira ses frontières aux touristes de l'Union européenne.

La Grèce, où l'Acropole a rouvert lundi 18 mai a elle fixé au 15 juin le début de la nouvelle saison touristique, avec une reprise des vols internationaux à partir du 1er juillet. En Slovénie, chaque habitant va recevoir jusqu'à 200 euros en bons d'achat pour hébergement ou restaurant, à dépenser localement afin de relancer le tourisme.

En Floride, le parc d'attractions Disney World a commencé à rouvrir, offrant la possibilité aux fans de Mickey d'aller dans les restaurants et magasins de sa zone commerciale, même si les attractions - le principal intérêt du parc - restent pour l'instant fermées.

Mais le spectre d'une deuxième vague rode. Le constructeur automobile américain Ford a ainsi reconnu mercredi avoir été obligé de fermer un site de Chicago au lendemain de sa réouverture, après la détection de deux cas de COVID-19. L'Allemagne a elle interdit, dans ses abattoirs, les contrats de sous-traitance qui permettent de recourir massivement à des travailleurs détachés d'Europe de l'Est, après une série de cas de coronavirus dans ces établissements.


AFP/VNA/CVN

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