>>Arrestation du "financier" du génocide rwandais : satisfaction d'un procureur de l'ONU
Portrait de Félicien Kabuga qui fut l'une des pièces maîtresses du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. |
À la tête du "Fonds de défense nationale" d'avril à juillet 1994, M. Kabuga aurait aidé à financer le génocide, a rapporté le service de presse de l'ONU. Il a également présidé le "comité d'initiative" de la Radio télévision libre des Mille Collines, dont les ondes étaient utilisées par les extrémistes Hutu pour attiser la haine contre les Tutsis et identifier des individus pour les assassiner, a rapporté l'ONU.
"L'appréhension de M. Kabuga envoie un message puissant : quiconque aurait commis de tels crimes ne peut échapper à la justice et finira par en être tenu responsable, même 25 ans plus tard" a déclaré le porte-parole de M. Guterres dans un communiqué. "Les premières pensées du secrétaire général vont aujourd'hui aux victimes des crimes présumés de M. Kabuga, aux victimes d'autres crimes internationaux graves et à leurs familles. Il est essentiel pour la paix de mettre fin à l'impunité", ajoute le communiqué.
En conséquence d'une enquête commune avec le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux de l'ONU, M. Kabuga a été appréhendé à Paris par les autorités françaises dans une "opération sophistiquée et coordonnée avec des recherches simultanées dans différents lieux", a rapporté l'ONU. Il avait été mis en examen par le Tribunal pénal international pour le Rwanda en 1997 pour sept accusations de génocide et de crime contre l'humanité, et était recherché par le Mécanisme depuis 2013.
Le chef de l'ONU a salué la coopération entre le mécanisme de l'ONU et les autorités françaises dans cette arrestation, soulignant qu'il relevait de la responsabilité de tous les états de coopérer avec le Mécanisme pour localiser et arrêter les fugitifs. M. Kabuga devrait être transféré au Mécanisme, où il comparaitra en justice.