Le juge Nil Nonn a "déclaré les débats ouverts" dans le procès de l'idéologue du régime Nuon Chea, de l'ex-ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et du président du < "Kampuchea démocratique" Khieu Samphan.
Les trois plus hauts responsables du régime de Pol Pott (1975-79) encore en vie sont accusés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Manquait toutefois à l'appel l'ancienne ministre des Affaires sociales et "première dame" Ieng Thirith, épouse de Ieng Sary, qui souffre de pertes de mémoire, de démence et probablement de la maladie d'Alzheimer et été déclarée inapte à être jugée.
Les juges avaient ordonné la semaine dernière sa libération immédiate mais les procureurs avaient fait appel. Dans un jugement publié le 20 novembre, la chambre d'appel a ordonné son maintien en détention jusqu'à la décision définitive, dans une quinzaine de jours.
L'ouverture de ce procès "est un moment qui fait date pour le tribunal et pour le Cambodge", avait commenté le 20 novembre Clair Duffy, observatrice de la cour pour l'organisation Open Society Justice Initiative.
Des centaines de Cambodgiens se sont déplacés au tribunal, situé dans la banlieue de Phnom Penh. Et les audiences sont diffusées à la télévision dans un pays qui a longtemps occulté cette période dramatique de son histoire.
Mais leurs attentes risquent d'être déçues par les trois octogénaires, qui rejettent toutes les accusations.
Seul le président Khieu Samphan avait assuré de sa coopération lors de l'ouverture technique du procès, en juin. Nuon Chea avait pour sa part quitté la salle d'audience. Et Ieng Sary a annoncé le mois dernier qu'il n'avait pas l'intention de témoigner.
Leur culpabilité "peut être prouvée sans qu'ils donnent d'éléments", a assuré toutefois le procureur international Andrew Cayley.
Alors que beaucoup craignent que certains des accusés ne meurent avant d'entendre un verdict, le tribunal souvent accusé de lenteur a découpé le procès pour accélérer la procédure. Le segment ouvert le 21 novembre est consacré aux déplacements forcés de population et aux crimes contre l'humanité.
Mais Andrew Cayley avait l'intention d'évoquer tous les crimes en prenant la parole le 21 novembre. "C'est un jour très important. C'est un résumé des preuves que le tribunal devrait entendre", avait-il indiqué le 18 novembre.
Ce procès est le deuxième du tribunal international. En juillet 2010, Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, chef de la prison S21 de la capitale où quelque 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées, avait été condamné à 30 ans de prison. Le verdict en appel est attendu le 3 février.
Deux autres dossiers potentiels contre des cadres moins importants du régime devraient, selon les observateurs, être abandonnés.
AFP/VNA/CVN