Un consul blessé à Gaza : la France convoque l'ambassadeur d'Israël

Les relations entre la France et Israël se sont à nouveau tendues avec la convocation le 16 novembre de l'ambassadeur israélien à Paris après un raid à Gaza le 13 novembre dans lequel un diplomate français et deux membres de sa famille ont été blessés.

Cette affaire survient après l'envoi de deux lettres du président français Nicolas Sarkozy à Benjamin Netanyahu, l'assurant de son "amitié entière" en dépit de divergences sur le conflit au Proche-Orient et des propos peu amènes, rapportés par la presse, qu'il aurait tenus à l'égard du dirigeant israélien.

Trois jours après le raid qui visait un poste de police, la France a haussé le ton après avoir fait d'abord curieusement profil bas, se bornant à gratifier les victimes d'une simple lettre de "sympathie" du chef de la diplomatie française, Alain Juppé.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a affirmé dans une déclaration écrite qu'il avait été signifié au diplomate israélien, Yossi Gal, l'importance "de prévenir toute atteinte" à la présence française à Gaza.

"Nous avons rappelé à l'ambassadeur d'Israël à quel point nous déplorions vivement les conséquences de ce raid pour notre chef d'antenne consulaire à Gaza et pour les membres de sa famille", a indiqué le porte-parole français, qui, la veille, avait répondu par la négative à la question d'une éventuelle convocation du diplomate israélien en poste à Paris.

"Tout en reconnaissant la nécessité pour Israël d'assurer sa sécurité, il importe de prévenir toute atteinte aux civils de même qu'à la présence française à Gaza", a ajouté Bernard Valero, en précisant que l'ambassadeur français à Tel-Aviv, Christophe Bigot, avait "fait une démarche auprès des autorités israéliennes" au sujet du raid.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères s'est refusé à commenter la convocation, se contentant d'indiquer qu'un haut responsable de la diplomatie israélienne avait eu le 16 novembre "un entretien téléphonique avec l'ambassadeur de France en Israël".

À propos de l'incident lui-même, le porte-parole a affirmé : "nous sommes évidemment désolés par les légères blessures subies par les membres de la famille Shakoura, mais leur maison n'était pas visée et n'a pas été touchée".

La France est présente à Gaza en soutien à la population civile, via une antenne consulaire et un centre culturel.

Lors de l'attaque israélienne Majdi Shakoura, diplomate de nationalité franco-palestinienne de 44 ans, a été légèrement blessé, comme son épouse Majida, 42 ans, enceinte de deux mois, qui a ensuite perdu son bébé, et l'une de leurs filles, âgée de 13 ans, touchée par des éclats de verre.

Mardi à Jérusalem, un porte-parole de l'armée israélienne avait affirmé qu'il "est possible qu'une fenêtre proche ait été brisée en raison de l'attaque" aérienne qui a suivi un tir de roquette du mouvement Hamas contre Israël. Il avait estimé qu'une fausse couche pouvait être provoquée par la "panique".

L'attaque a endommagé la maison du diplomate, située près de Beit Lahya, à 200 mètres du poste de police visé par l'armée israélienne. Selon les services d'urgence palestiniens, un policier palestinien a été tué et six blessés, dont deux policiers, lors de l'attaque israélienne.

AFP/VNA/CVN

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