La Loya Jirga accepte un partenariat "sous conditions" avec les USA

La Loya Jirga, la grande assemblée traditionnelle a accepté le 19 novembre "sous conditions" le principe d'un partenariat stratégique entre Kaboul et Washington et demandé une nouvelle stratégie de paix avec les talibans, des "recommandations" acceptées par le président Hamid Karzaï.

La Loya Jirga, qui rassemble des représentants des provinces, des tribus, des ethnies et des différentes composantes de la société civile et est réunie très exceptionnellement pour décider des grandes orientations en Afghanistan, débattait depuis le 16 novembre à Kaboul. "La Jirga a décidé que le partenariat stratégique est nécessaire, pour une meilleure sécurité dans le pays", a déclaré sa porte-parole, Safia Sidiqqi, lisant la déclaration finale.

Ce partenariat, objet d'âpres négociations entre Washington et Kaboul, doit définir les modalités de la présence américaine en Afghanistan à l'issue du retrait de l'ensemble des unités de combat de la coalition, prévu fin 2014.

Les plus de 2.000 délégués, venus des 34 provinces du pays, ont néanmoins assorti sa conclusion d'une impressionnante liste de conditions, réclamant que le partenariat soit conclu pour dix ans et renouvelable, et que les deux parties aient les mêmes possibilités de le révoquer, selon la déclaration finale.

Ils ont souligné que la souveraineté nationale et la Constitution afghanes devaient être respectée et que les États-Unis devaient garantir qu'ils n'utiliseraient pas le sol afghan contre leurs ennemis dans la région.

Les forces afghanes doivent prendre la direction des opérations militaires et les prisons américaines sur le sol afghan doivent être remises au gouvernement afghan, ont-ils estimé, demandant aussi que les Américains ne bénéficient d'aucune immunité en Afghanistan.

La Loya Jirga s'est aussi dit favorable à des pourparlers avec les insurgés renonçant à la violence, mais a demandé "une révision de la stratégie de paix" menée jusqu'ici par M. Karzaï et qu'une "nouvelle politique soit tracée", après l'assassinat le 20 septembre, par un prétendu émissaire taliban du négociateur en chef du gouvernement, l'ex-président Burhanuddin Rabbani.

"La porte doit rester ouverte aux membres de l'opposition armée qui désirent renoncer à la violence et revenir à une vie paisible", préconise la déclaration finale, mais "l'identité des émissaires de paix doit être vérifiée". "Les ennemis et les amis doivent être distingués", poursuit le texte, alors qu'Hamid Karzaï, ne ménageant pas sa peine pour attirer les talibans à la table des négociations les a souvent qualifiés de "frères".

Les délégués ont également demandé au gouvernement de favoriser un enseignement religieux en Afghanistan alors les "madrassas" (écoles religieuses) pakistanaises sont accusées de fournir le gros des talibans et des combattants étrangers qui les soutiennent.

En concluant les travaux, le président afghan Hamid Karzaï a affirmé accepter "toutes les conditions et recommandations" de la déclaration finale bien que les délégués aient selon lui "durci les conditions" qu'il avait lui-même posées le 16 novembre dans son discours d'ouverture.

"J'ai entendu votre déclaration en détail et je l'accepte totalement", a déclaré aux délégués M. Karzaï, qui cherchait, selon des observateurs, un soutien de la Loya Jirga afin de sortir de son actuel isolement politique.

AFP/VNA/CVN

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