Peu après l'annonce de sa capture, les appels à son jugement devant la CPI se sont multipliés sur le plan international, mais les autorités libyennes, tout en s'engageant à coopérer avec la Cour pénale internationale, ont laissé entendre que Seif al-Islam pourrait être jugé dans leur pays.
Longtemps présenté comme le successeur potentiel de son père, Seif al-Islamm "a été arrêté dans le Sud libyen", a déclaré Mohammed al-Allagui, le ministre de la Justice, au sein du Conseil national de transition (CNT).
"Seif al-Islam a été arrêté à 01h30 dans la nuit du 18 au 19 novembre" dans la région de Wadi al-Ajal (Sud-Ouest de la Libye), a précisé Al-Ajmi al-Atiri, le chef de la brigade de Zenten qui arrêté le fugitif dans une embuscade.
Le fils de Mouammar Kadhafi est arrivé vers 16h00 (14h00 GMT) dans le petit aéroport de Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, selon des images filmées avec une caméra par un combattant.
Il est descendu de l'avion dans une grande pagaille, une foule de combattants et de curieux se bousculant pour le voir, le filmer. Arborant une barbe poivre et sel, il portait un turban et un long manteau marron, une partie de ses doigts était bandée.
Aucune expression ne se lisait sur son visage, mais il semblait en bonne santé, malgré ses blessures aux doigts, toujours selon ces images.
D'après des chefs militaires pro-CNT, le fils de l'ancien "Guide" a été blessé dans le bombardement de son convoi alors qu'il quittait Bani Walid (170 au sud-est de Tripoli) lors de la chute de ce bastion pro-Kadhafi à la mi-octobre.
Depuis le 27 juin, Seif al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI sur des soupçons de crimes contre l'humanité.
Le Premier ministre libyen par intérim Abdel Rahim al-Kib a promis qu'il serait jugé lors d'"un procès équitable durant lequel les droits et la loi internationale seront garantis".
"Le système judiciaire va communiquer avec la Cour pénale internationale pour examiner où Seif al-Islam doit être jugé", a-t-il souligné. "Toute coopération avec les organismes internationaux est la bienvenue", a-t-il poursuivi, suggérant que les autorités préfèreraient qu'il soit jugé en Libye.
Les autorités libyennes ont l'obligation de remettre Seif al-Islam à la Cour, a déclaré de son côté un porte-parole de la CPI, sans exclure la possibilité que le procès ait lieu en Libye.
"Si les autorités libyennes estiment qu'un procès au niveau national est une meilleure solution, elles devront alors demander à la CPI que l'affaire ne soit pas recevable à La Haye, selon le principe de complémentarité", a-t-il déclaré.
Un autre porte-parole a précisé que le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, se rendrait en Libye la semaine prochaine.
AFP/VNA/CVN