«Les importantes frappes militaires en cours devraient diminuer d'intensité dans les prochains jours", a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, au cours d'une rencontre avec son homologue russe, Anatoli Serdioukov.
M. Gates a ajouté que les forces de la coalition internationale coordonnée pour le moment par les États-Unis faisaient leur possible pour éviter de faire des victimes civiles en Libye, après que M. Serdioukov eut affirmé que des civils avaient péri dans les bombardements.
Dans la soirée, le secrétaire américain à la Défense s'est entretenu avec le président russe, Dmitri Medvedev, qui lui a fait part de "son inquiétude sur la manière dont la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la zone d'exclusion aérienne était appliquée" en Libye, a indiqué le Kremlin.
M. Medvedev s'est aussi inquiété du fait qu'il puisse y avoir des "victimes dans la population civile en raison de l'usage sans discernement de la force aérienne", selon la même source.
Après la multiplication d'opérations alliées dans le ciel libyen, moins de frappes seront nécessaires car les systèmes de défense aérienne du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi auront été éliminés, a expliqué M. Gates à M. Serdioukov.
Ces déclarations interviennent au lendemain d'une intervention du président américain Barack Obama qui a fait savoir que les États-Unis réduiraient bientôt leur rôle dans les opérations de la coalition en Libye.
La Russie, pour sa part, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations politiques. "Nous appelons à faire tout ce qui est nécessaire pour que la violence cesse. Nous sommes sûrs que la meilleure voie pour assurer la sécurité de la population civile est un cessez-le-feu immédiat et le début d'un dialogue", a déclaré le ministre russe de la Défense.
La résolution 1973 de l'ONU, adoptée dans la nuit du 17 au 18 mars, a autorisé le recours à la force pour protéger la population libyenne. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, s'est abstenue, mais n'a pas fait usage de son droit de veto pour bloquer le texte.
Au sein de la coalition - à laquelle participent côté Union européenne la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Belgique, le Danemark, la Grèce et l'Espagne -, des voix discordantes se font entendre au sujet du commandement, que plusieurs pays souhaiteraient voir confié à l'Otan.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira le 24 mars pour faire le point sur la crise libyenne et prendre connaissance d'un rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur l'évolution de la situation, une semaine après l'adoption d'une résolution autorisant le recours à la force.
Sur le terrain, de fortes explosions et d'intenses tirs de défense anti-aérienne ont été entendus le 22 mars à Tripoli.
Le 22 mars, le porte-avions français Charles de Gaulle a entamé une opération de reconnaissance en Libye. Deux avions Rafale ont mené la mission, l'un envoyant des informations visuelles sous l'escorte de l'autre.
Le 22 mars encore, le commandement des États-Unis pour l'Afrique, basé en Allemagne, a confirmé qu'un F-15 américain s'était écrasé le 21 mars (heure locale) à environ 40 km au sud-ouest de Benghazi, à l'est de Libye, en raison d'une défaillance technique.
AFP-XINHUA/VNA/CVN