>>Attentat dans un hôpital militaire de Bangkok : la Thaïlande arrête 50 suspects
Une personne blessée dans l'explosion d'une bombe évacuée par les secouristes le 12 août 2016 à Huan Hin en Thaïlande. Photo : AFP/VNA//CVN |
"La bombe, cachée dans une mobylette, a explosé sur le marché de Pimonchai, dans le centre de Yala, faisant trois morts et 19 blessés", a déclaré à l'AFP le responsable de la police en charge de l'enquête, sous couvert de l'anonymat.
"Les témoins ont expliqué que les suspects ont stationné la mobylette en face d'un stand vendant de la viande de porc dix minutes avant l'explosion", a précisé le policier. Ce détail va dans le sens d'une attaque de la rébellion musulmane, les bouddhistes, minoritaires dans cette région, consommant du porc, contrairement à leurs voisins musulmans.
"C'est la première grande attaque dans le centre de Yala depuis deux ans", a souligné le policier, alors que les attaques dans le Sud de la Thaïlande sont le plus souvent des embuscades visant des convois militaires ou des assassinats ciblés d'individus (représentants de l'administration locale ou enseignants) jugés compromis avec le pouvoir central.
Le conflit séparatiste dans l'extrême-Sud de la Thaïlande a fait 235 morts en 2017, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes en raison d'une baisse régulière des attaques rebelles, d'après l'organisation Deep South Watch. La plupart des victimes sont des civils.
Ce conflit, qui a fait près de 7.000 morts depuis 2004, fait rarement la une de la presse mondiale même s'il se déroule à quelques centaines de kilomètres des plages très touristiques de la Thaïlande.
Dans cette région de l'extrême-Sud, rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle, la Thaïlande - majoritairement bouddhiste - a mené une politique d'assimilation des musulmans autochtones à marche forcée.
Mais depuis l'arrivée de la junte après un coup d'État en mai 2014, malgré des pourparlers au point mort, les attentats se font plus rares.
AFP/VNA/CVN