Syrie : la Russie ouvre la voie à un dialogue avec l'opposition

La Russie s'est déclarée favorable le 2 février à des "contacts réguliers" avec l'opposition syrienne, en saluant la volonté de son chef d'entamer un dialogue sous conditions avec le régime de Bachar al-Assad.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour la première fois rencontré à Munich Ahmed Moaz al-Khatib depuis que ce dernier a été élu fin 2012 à la tête de la Coalition de l'opposition syrienne.
Au cours de cette réunion, en marge de la Conférence internationale sur la sécurité, M. Lavrov a exprimé à M. Khatib l'intérêt de la Russie "à entretenir des contacts réguliers", selon des agences de presse russes.

Rencontre


Cette ouverture de Moscou, le principal soutien d'Assad, intervient après que M. Khatib a annoncé cette semaine qu'il était prêt à entamer un dialogue avec le régime, à l'exception des dirigeants "ayant du sang sur les mains".
"Nous saluons cela. C'est un pas très important, si nous prenons en compte le fait que la Coalition avait pour fondement le refus" de ce dialogue, a déclaré M. Lavrov. "Je pense que le réalisme l'emporte", a-t-il poursuivi.
La guerre en Syrie a été au cœur de nombreuses rencontres qui se sont tenues dans le grand hôtel de Munich où s'achève dimanche la 49e Conférence de Munich, le "Davos de la sécurité".
M. Lavrov s'est ainsi entretenu en tête à tête avec le vice-président américain Joe Biden. Peu avant, les deux hommes avaient reconnu en public que de "profondes divergences" subsistaient entre eux sur les conditions de mettre fin au conflit qui a fait plus de 60.000 morts en près de deux ans.
Malgré ces désaccords, il "est important pour les deux pays de travailler ensemble dans l'intérêt de la paix internationale et de la sécurité, y compris en Syrie", a indiqué la Maison Blanche.
M. Biden a exprimé son souhait que la communauté internationale renforce son soutien aux adversaires du régime Assad, qu'il a qualifié de "tyran déterminé à se maintenir au pouvoir" mais "plus capable de diriger la nation".
"Nous travaillons ensemble, avec nos partenaires, pour qu'elle (l'opposition) devienne plus unie, plus solidaire", a déclaré le vice-président.
Risques d'extension du conflit
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et certains pays arabes appellent le président Assad à céder le pouvoir.
Mais M. Lavrov s'est de nouveau élevé contre cette condition. "L'insistance de ceux qui affirment que le départ du président Assad est la priorité numéro un est la principale raison de la poursuite de la tragédie syrienne", a-t-il dit.
Il a en revanche estimé que l'on pouvait "faire des progrès" si le Groupe d'action sur la Syrie, conduit par le médiateur Lakhdar Brahimi, se réunissait à nouveau pour tenter de parvenir à des mesures de transition.
Présent à Munich, M. Brahimi n'a pourtant pas caché le fait qu'aucune solution n'était en vue et que la Syrie "éclatait un peu plus chaque jour".
Parallèlement, les craintes d'une régionalisation du conflit restent vives. Un haut responsable américain a confirmé qu'Israël avait bombardé cette semaine près de Damas des missiles sol-air et un complexe militaire soupçonné d'abriter des armes chimiques, l'État hébreu redoutant qu'elles ne soient livrées au Hezbollah libanais.
"Le chaos en Syrie a créé un environnement dans lequel la possibilité que ces armes traversent la frontière et tombent entre les mains du Hezbollah, est devenue plus inquiétante", a confié le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.
En visite à Damas, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Saïd Jalili, a réaffirmé le soutien de son pays au régime du président Assad pour faire face aux "complots" des Occidentaux.
Sur le terrain, au moins 20 soldats syriens ont été tués dans deux attentats suicide à la voiture piégée visant l'enceinte d'un club d'officiers à Deraa, dans le Sud, a rapporté une ONG.
Les violences ont fait samedi 114 morts, dont 46 civils, 35 soldats et 33 rebelles, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui se base sur un réseau de militants et de médecins dans les hôpitaux civils et militaires.

AFP/VNA/CVN

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