"Je vais au Mali (...) pour dire à nos soldats tout notre soutien, tous nos encouragements, toute notre fierté, (...) pour permettre que les Africains viennent le plus vite possible nous rejoindre et leur dire que nous avons besoin d'eux pour cette force internationale", a déclaré François Hollande.
Des soldats français à Tombouctou, ville emblématique du Nord du Mali |
Le président français, qui espère capitaliser sur ses succès militaires et devrait recevoir un accueil triomphal au Mali, pourrait aussi annoncer un début de désengagement français.
Plus de 3.500 soldats français sont déployés sur le terrain après trois semaines d'opérations contre les groupes islamistes armés.
"Je vais au Mali aussi pour qu'il y ait un dialogue politique qui puisse permettre que le Mali, après avoir chassé les terroristes, puisse retrouver la stabilité et l'esprit de concorde", a ajouté François Hollande en allusion à la crise née du coup d'État de mars 2012 et aux divisions de la société malienne autour de la question touareg.
Le président français, accompagné du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du ministre chargé du Développement, Pascal Canfin, sera accueilli à l'aéroport de Sévaré (Centre) par le président par intérim Dioncounda Traoré.
Les chefs d'État se rendront à Tombouctou, ville emblématique du Nord du Mali, où ils visiteront les forces franco-maliennes et le Centre où sont conservés des dizaines de milliers de précieux manuscrits, dont certains ont été incendiés par les combattants islamistes, avant de rentrer à Bamako pour un déjeuner de travail.
Protéger l'ensemble des populations
L'intervention française avait débuté le 11 janvier au lendemain d'une offensive en direction du Sud du Mali menée par les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui occupaient le Nord depuis dix mois. La veille, ils avaient pris la ville de Konna (Centre).
Les évènements se sont accélérés le week-end dernier avec la reprise, coup sur coup, de Gao et Tombouctou et l'arrivée le soir du 29 janvier de soldats français à l'aéroport de Kidal, ville tenue par des rebelles touareg et des islamistes dissidents s'affirmant "modérés".
La France a progressé militairement au Mali "plus rapidement" que ne l'avaient anticipé les États-Unis, a affirmé le 1er février le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, en soulignant que le défi était désormais d'assurer la sécurité de cette région dans la durée.
Le soir du 1er février, l'ONU a appelé l'armée malienne à "protéger l'ensemble des populations" après des informations faisant état de "représailles contre les civils de souche touareg et arabe", notamment "des exécutions sommaires et des disparitions" imputées aux forces maliennes.
AFP/VNA/CVN