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Un camp de déplacés syriens inondé après des pluies diluviennes, le 19 janvier 2021 près de Katr Lusin, dans la province d'Idleb. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la province d'Idleb, un correspondant de l'AFP en visite dans un camp proche de la localité de Maaret Misrine a vu de vastes marres brunâtres tout autour des tentes érigées avec des bâches en plastique ou des couvertures grises, des secouristes tentant à l'aide de bulldozers de dégager la boue épaisse. Un garçon de six ans est décédé dans les "fortes inondations", a rapporté l'ONG Save The Children, une porte-parole expliquant qu'il se trouvait dans une tente qui s'est écroulée. "Au moins 41.200 personnes ont été affectées par la tempête", ajoute l'ONG dans un communiqué.
"Cela fait trois jours qu'on nage dans l'eau", a indiqué Abou Qassem, père de huit enfants et déplacé près de Maaret Misrine. "L'eau s'est infiltrée dans les tentes". "Aucun mot ne peut exprimer ne serait-ce qu'une once de notre souffrance", lâche Mahmoud al-Alaoui, 24 ans. "Le camp s'est transformé en lac". Dans les habitations de fortune, tapis et couvertures posés à même le sol sont entièrement inondés, a constaté le correspondant de l'AFP.
Les jours précédents dans un autre camp, il avait vu des habitants déblayer la boue devant leurs habitations de fortune ou d'en dégager l'eau. Les plus chanceux portent des bottes en caoutchouc. Mais certains enfants à peine couverts, en pyjamas ou tenues de sport, se démènent dans la boue avec des baskets ou des claquettes en plastique, pantalons remontés aux genoux. Dans une soixantaine de camps, quelque 2.558 tentes ont été "endommagées ou détruites" par la tempête, a précisé Save The Children.
"Des dizaines de milliers de personnes se sont dispersées pour trouver un abri dans des écoles et des mosquées", ajoute l'ONG britannique. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 387.000 morts et poussé à l'exil des millions de personnes. Dans la province d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle du pays, la moitié des quelque trois millions d'habitants sont des déplacés, installés dans camps informels après avoir fui des combats. Ils survivent grâce aux aides des organisations internationales et des ONG humanitaires.
"Conditions misérables dans les camps de déplacés inondés", a déploré mardi le coordinateur régional adjoint pour les opérations humanitaires de l'ONU, Mark Cutts. La météo risque d'empirer avec "des prévisions de neige et des températures chutant à -3° Celsius dans les prochains jours", a-t-il averti.
AFP/VNA/CVN