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Des passagers portent des masques de protections dans un train de banlieue, à Berlin (Allemagne) le 18 janvier. |
Pour la deuxième fois en trois semaines, la chancelière Angela Merkel doit se concerter dans l'après-midi avec les dirigeants des 16 États régionaux en vue d'un nouveau tour de vis.
La réunion, prévue initialement pour la fin du mois, a été avancée en raison des craintes liées aux mutations du virus et de statistiques inquiétantes sur les contaminations malgré la fermeture des écoles et des commerces "non-essentiels" depuis un mois.
Parmi les arbitrages en vue entre régions et État fédéral : des restrictions de circulation alors qu'aucun couvre-feu à l'échelle nationale n'a jamais été décrété jusqu'ici.
Berlin devrait également exhorter les entreprises à recourir massivement au télétravail pour leurs salariés.
Un grand nombre d'Allemands continuent en effet de se rendre sur leur lieu de travail, bien plus, selon le gouvernement, que lors de la première vague épidémique.
Si l'hypothèse d'une mise à l'arrêt des transports en commun, un temps avancée par la presse, est écartée, les autorités semblent également décidées à imposer le port de masques FFP2 dans les bus, tramways, métros et tous les transports.
Cette nouvelle batterie de mesures s'ajouterait à de vastes restrictions déjà en vigueur : de la fermeture des écoles et commerces non alimentaires depuis la mi-décembre à celle des restaurants, cafés, enceintes sportives et culturelles depuis deux mois et demi.
"Aplatissement"
Les mesures drastiques décrétées juste avant Noël pour ralentir la propagation du virus commencent néanmoins à faire effet, selon Berlin.
Le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a vu dans les dernières données publiées "un aplatissement de la courbe des infections".
"Nous assistons en ce moment à un léger recul du nombre d'infections" et de patients hospitalisés dans les services de soins intensifs "à environ moins de 5.000", a-t-il souligné.
Des passants portent des masques de protection devant le bâtiment du Reichstag, abritant l'Assemblée parlementaire allemande, à Berlin (Allemagne), le 18 janvier. |
Il a toutefois insisté sur le fait que le nombre de nouvelles contaminations "demeurait significativement trop élevé".
Sur le qui-vive, Berlin s'inquiète tout particulièrement de l'importation de variantes du virus beaucoup plus contagieuses, apparues en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud.
"C'est un risque dont les responsables politiques responsables doivent tenir compte, tôt ou tard", a ajouté M. Seibert.
Record de décès -
Lundi 18 janvier, l'institut de veille sanitaire Robert-Koch a annoncé 7.141 nouveaux cas en 24 heures mais ces données sont généralement peu significatives en raison de la fermeture des administrations régionales durant le week-end.
Un membre du personnel hospitalier reçoit une injection du vaccin de Moderna contre le COVID-19, à l'hôpital universitaire d'Essen (Allemagne), le 18 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jeudi 14 janvier, le nombre de décès en 24 heures a enregistré un niveau jamais atteint depuis l'apparition des premiers cas de SARS-CoV-2 dans le pays il y a près d'un an, à 1.244 morts.
Le dirigeant de Bavière, Markus Söder, chantre de mesures draconiennes, a préconisé un prolongement du confinement "jusqu'à la mi-février".
La deuxième vague épidémique qui a déferlé sur le pays à partir d'octobre a causé bien plus de ravages que la première. Au total, l'Allemagne a répertorié plus de deux millions de contaminations depuis le début de la pandémie.
En outre, la grogne monte dans une population plutôt conciliante jusqu'à l'automne, mais qui s'impatiente désormais face à la durée des restrictions.
Aucune date de réouverture ne se profile pour les restaurants, cafés, musées, cinémas, enceintes sportives et de loisirs qui paient un lourd tribut.
Sur le front économique, l'heure est aussi à l'inquiétude après une année 2020 marquée par une récession historique (recul de 5% du PIB), quoique moins abyssale qu'attendue.
Et si la campagne vaccinale s'est organisée en un temps record, les critiques fusent face à la lenteur supposée de sa mise en oeuvre, alimentées par les ruades des sociaux-démocrates, partenaires gouvernementaux des conservateurs.
Depuis la première injection le 26 décembre, quelque 1,14 million de personnes ont été vaccinées, soit 1,4% de la population.
AFP/VNA/CVN