Syrie : Chareh transfère aux druzes le maintien de la sécurité à Soueida

Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi 17 juillet le transfert de la sécurité dans la province de Soueida à des "factions locales et cheikhs" druzes, dans un contexte de violents affrontements communautaires ayant fait plus de 350 morts depuis dimanche 13 juillet.

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Un membre des forces de sécurité syriennes dans la ville de Soueida, le 16 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce geste vise, selon lui, à prévenir une escalade du conflit avec Israël, qui a intensifié ses frappes contre la Syrie ces derniers jours.

Les violences ont débuté avec l’enlèvement d’un marchand de légumes druze, déclenchant des combats entre des tribus sunnites bédouines et les milices locales druzes, une minorité religieuse issue de l’islam chiite ismaélien. Le gouvernement syrien avait déployé des troupes pour rétablir l’ordre, ce qui a suscité la réaction d’Israël, farouchement opposé à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et se présentant comme protecteur de la communauté druze.

Ahmad al-Chareh, dans une allocution télévisée, a défendu cette décision comme une mesure de bon sens : "Nous avons préféré l’intérêt des Syriens au chaos et à la destruction".  Il a affirmé que confier la sécurité aux chefs locaux était la seule alternative à "une guerre ouverte avec l’entité israélienne", qui aurait mis en péril la communauté druze et déstabilisé la région entière.

Le président a aussi dénoncé les bombardements israéliens contre Damas, des infrastructures civiles, et plusieurs régions dont Soueida, en accusant Israël de saboter les efforts de paix. Selon lui, seule l’intervention de médiateurs américains, arabes et turcs aurait permis d’éviter une escalade incontrôlable. Il n’a toutefois pas précisé les pays arabes impliqués dans cette médiation.

En parallèle, les forces syriennes ont entamé un retrait progressif de Soueida, conformément à un cessez-le-feu conclu avec les groupes armés locaux. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, rapporte que parmi les plus de 350 morts figurent 27 civils tués lors d’"exécutions sommaires" perpétrées par les forces gouvernementales.

Al-Chareh s’est engagé à poursuivre les auteurs de ces exactions, déclarant que "notre peuple druze est sous la protection de l’État". Il a assuré que l’intervention de l’armée visait à mettre fin aux combats, non à prendre parti.

La situation reste tendue dans le Sud du pays. Mercredi 16 juillet, des druzes d’Israël se sont massés à la frontière sur le plateau du Golan pour exprimer leur solidarité avec Soueida. Certains ont réussi à franchir la clôture dans un climat de confusion. "Nous voulons simplement aider nos familles", a confié un manifestant.

Ces événements soulignent les défis colossaux auxquels fait face le gouvernement intérimaire d’Ahmad al-Chareh, qui a renversé Bachar al-Assad en décembre avec l’appui d’une coalition islamiste sunnite. Dans un pays ravagé par près de 14 ans de guerre civile, la stabilité reste fragile, et le sud syrien, profondément marqué par les tensions intercommunautaires, en est une illustration dramatique.

AFP/VNA/CVN

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