"Créer des conditions favorables aux entreprises pour promouvoir le développement de la production et du commerce, assurer une fourniture suffisante et une stabilité des prix des articles de première nécessité, enrayer le déséquilibre entre l'offre et la demande d'une localité à l'autre avant, pendant et après le Têt traditionnel". Un extrait de la directive 2164 du gouvernement, promulguée le 30 novembre dernier par le Premier ministre Nguyên Tân Dung.
Le même jour, le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC) a organisé à Hanoi une conférence de presse sur le renforcement des mesures de stabilisation des prix et du marché des marchandises pendant les derniers mois de 2010 et à l'approche du Têt traditionnel (qui tombe début 2011).
"La hausse des prix n'est pas liée à un déséquilibre entre l'offre et la demande en marchandises. Cependant, en vue d'une fourniture suffisante lors des derniers mois de l'année lunaire, le ministère de l'Industrie et du Commerce coopère étroitement avec les autres ministères et secteurs concernés, ainsi que les localités, pour stabiliser le marché", a affirmé la vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Hô Thi Kim Thoa, lors du point de presse.
Selon ledit ministère, le total des ventes au détail des marchandises et des services de janvier à novembre a atteint 1.425.170 milliards de dôngs, la production industrielle, 717.000 milliards de dôngs, la valeur des exportations, 64,28 milliards de dollars, celle des importations, 74,97 milliards de dollars, le taux d'importations excédentaires, 16,85%.
En novembre dernier, l'offre de marchandises et de services de première nécessité a pour l'essentiel répondu à la demande. Pourtant, l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,86% pour s'établir à 9,58% lors de ces 11 derniers mois, ce qui a exercé des influences négatives tant sur la production que sur la vie des habitants. "Les fluctuations des prix sur le marché ne sont pas dues au déséquilibre de l'offre et de la demande en marchandises de première nécessité car l'offre est toujours assurée. D'une part, cette situation est liée à la flambée des cours mondiaux. Rappelons en effet que le Vietnam doit importer une grande partie de ses matières premières et matériaux pour la production. D'autre part, les difficultés d'accentuent à cause des épizooties et calamités naturelles et fluctuations vertigineuses des cours de l'or et des devises", a analysé Mme Thoa.
Toujours d'après la vice-ministre, lors d'une récente réunion, le Groupe de régulation du marché a estimé que le maintien d'une inflation à un chiffre se révélerait très difficile cette année. Selon ses prévisions, l'IPC en décembre pourrait augmenter de 1,3-1,5%. Toutefois, le ministère de l'Industrie et du Commerce a affirmé qu'il garantirait l'équilibre de l'offre et de la demande d'ici la fin de l'année, jugulant ainsi toute hausse des prix due à une insuffisance de marchandises. "Nous travaillerons avec producteurs, distributeurs et vendeurs au détail sur l'équilibre de l'offre et de la demande en vue d'une stabilisation du marché d'ici au Têt traditionnel", a informé Hô Thi Kim Thoa.
Trân Thi Miêng, chef adjointe du Service de l'agroalimentaire et de la saliculture, relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a assuré qu'il n'y aurait pas de manque de produits alimentaires de base d'ici la fin d'année. Il s'agit notamment du riz, du sucre et de la viande qui ne devraient pas connaître de hausse vertigineuse des prix, de nombreuses entreprises commerciales à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville - les deux plus grands marchés du pays - ayant signé avec des établissements de production et de fourniture des contrats de stabilisation des prix jusqu'à fin mars 2011.
Afin d'assurer une fourniture suffisante en marchandises d'ici au Têt, le ministère de l'Industrie et du Commerce coopère activement avec les autres ministères et secteurs concernés, ainsi que les localités pour stabiliser le marché.
Nécessité d'une coopération synergique
La vice-ministre Hô Thi Kim Thoa a informé que les distributeurs ont entamé dès octobre des réserves de marchandises en prévision du pic d'achats de fin d'année. De plus, ledit ministère a demandé aux Services de l'industrie et du commerce, groupes et compagnies générales de réviser leurs plans d'équilibre de l'offre et de la demande en produits de première nécessité au service de la consommation nationale. Il s'agit surtout des denrées alimentaires, des carburants, des engrais, de l'acier de construction et d'autres marchandises au service du Têt traditionnel.
Outre garantir une bonne fourniture en marchandises pour éviter toute flambée des prix, toujours selon Mme Thoa, les services concernés intensifieront la lutte contre le stockage de marchandises à but spéculatif. Par ailleurs, le réseau des distributeurs s'est élargi via la construction de supermarchés et d'autres centres commerciaux, la consolidation des infrastructures de nombreux marchés de vente en gros et de marchés ruraux.
Hô Chi Minh-Ville et Hanoi disposent déjà de programmes de stabilisation des prix, d'un budget respectif de 380 et 500 milliards de dôngs. Neuf localités ont chacune un programme de stockage de marchandises en vue de stabiliser le marché. D'autres provinces et villes prennent des mesures appropriées à leur contexte particulier pour garantir une offre de marchandises suffisante.
Concernant les solutions à long terme, "le ministère de l'Industrie et du Commerce promouvra la production, renforcera la promotion commerciale des produits de fabrication locale, collaborera avec l'Alliance des coopératives dans l'écoulement des produits agricoles et industriels pour assurer une distribution suffisante en articles de première nécessité", a assuré la vice-ministre.
Néanmoins, un représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a insisté sur le fait que la stabilisation des prix en cette période ne consistait pas à enrayer leur hausse. "Les prix des produits nationaux tels qu'engrais, sucre, denrées alimentaires... qui sont actuellement plus bas que les cours mondiaux, pourront connaître une hausse conforme à l'évolution du marché, mais cette hausse ne sera pas aussi forte qu'en cas d'approvisionnement non garanti", a-t-il rassuré.
Pour les produits agricoles, Trân Thi Miêng a estimé que le prix du riz dépendait non seulement du rapport entre l'offre et la demande, mais aussi du cours mondial. "Freiner la hausse du prix du riz dans un contexte où le cours à l'exportation et les coûts de production augmentent désavantagera les agriculteurs", a jugé la chef adjointe du Service de l'agroalimentaire et de la saliculture.
Hoàng Minh/CVN