Le Vietnam pour un emploi efficient des capitaux

La Conférence consultative du groupe des bailleurs de fonds du Vietnam 2010 (CG 2010) a débuté le 7 décembre à Hanoi. Le vice-ministre du Plan et de l'Investissement, Cao Viêt Sinh, a accordé une interview au journal Dâu Tu (Investissement) sur l'utilisation de l'aide publique au développement par le Vietnam.

* Quel est le message principal que le gouvernement vietnamien entend faire passer à ses bailleurs de fonds lors de cette conférence ?

L'engagement de notre pays pour un développement durable et une économie équilibrée... En effet, si en 2010 notre croissance a atteint 6,7%, dépassant ainsi l'objectif déjà fixé au début de l'année, des préoccupations essentielles demeurent au regard de grands indices macroéconomiques tels que taux de l'inflation, taux de change des devises, balance du commerce extérieur...

CG 2010 a justement pour thème le développement durable et l'équilibre de l'économie vietnamienne, ses participants devant discuter de ces points pour les cinq à dix années à venir. L'Assemblée nationale vient d'adopter le Plan de développement socioéconomique pour 2011, suivant lequel l'objectif majeur est de renforcer la stabilité de l'économie tout en continuant de la restructurer, sans oublier de maîtriser l'inflation.

Mais cet engagement national n'est bien sûr pas limité à la seule année 2011, les projets de planification quinquennale du développement socioéconomique 2011-2015 et de stratégie décennale de développement socioéconomique 2011-2020 comprennent ces mêmes dimensions. C'est le premier message que gouvernement vietnamien entend donc transmettre aux bailleurs internationaux du pays.

* Pouvez-vous nous préciser un peu l'ordre du jour de cette conférence ?

En dehors des aspects macroéconomiques que j'ai évoqués, les délégués discutent de manière plus approfondie des opportunités et défis qui se présentent au Vietnam dans la conjoncture actuelle, de l'administration publique, de la transparence et de la rentabilité des activités du secteur public, de la lutte contre la corruption, de la compétitivité nationale... En particulier, le gouvernement vietnamien et les bail-leurs de fonds vont étudier les priorités en matière de développement durable, de protection de l'environnement et de capacité financière pour faire face au changement climatique. Et aussi les relations de partenariat lorsque le Vietnam accèdera au statut de pays à moyen revenu.

* Lors de la conférence de 2009, les bailleurs de fonds ont décidé d'accorder un record de plus de huit milliards de dollars d'aide publique au développement (APD). Cette année, ce montant pourrait-il être plus important ?

Dans le contexte d'alors de crise mondiale, le fait que les bailleurs aient accordé un tel montant d'APD témoigne de leur confiance en capacités de croissance du Vietnam. Donner maintenant une estimation est hors de propos, mais je pense qu'ils vont continuer de fortement soutenir les plans de développement socioéconomique de notre pays.

En effet, afin de s'assurer d'une croissance économique moyenne de 7-7,5%, de créer un réseau moderne et homogène d'infrastructures, il nous faut mobiliser dans les cinq années l'équivalent de 40% du PIB national actuel, et le financement étranger devrait représenter environ 30% de nos besoins.

Cela dit, compte tenu de ce que le Vietnam est sur le point de sortir de la liste des pays à faible revenu, le volume comme la nature des aides que les bailleurs de fonds accorderont vont changer, et les relations entre ceux-ci et le Vietnam vont évoluer vers le partenariat au lieu de l'assistance pure. Ce qui compte davantage est la qualité des capitaux d'APD, ainsi que leur emploi optimum.

* APD ne signifie pas forcément aide non remboursable. Que pensez-vous du problème d'endettement public ?

Les capitaux d'APD augmentent la dette publique, c'est clair. Mais s'agissant de dette publique, l'important est de raisonner en leur structure mais pas en pourcentage par rapport au PIB. De fait, quand les fonds d'APD ne sont pas non remboursables, il s'agit d'emprunts de longue échéance avec un taux d'intérêt préférentiel et un délai de grâce assez long, jusqu'à 30 ans même dans certains cas. Mais en tout état de cause, il faut bien comprendre que nous n'avons pas trop le choix : tandis que les capitaux à l'intérieur du pays demeurent modestes, ces aides de la communauté étrangère sont indispensables. Plusieurs grands ouvrages d'infrastructures réalisés ces dernières années, tels les ponts de Thanh Tri, Bai Chay et Cân Tho, ou l'autoroute Hanoi-Lào Cai, sont issus d'APD. Tout ceci ne fait que renforcer la nécessité d'une efficience maximale de ces fonds.

Le Vietnam s'est engagé et réitère son engagement d'accroître l'efficacité de l'emploi de capitaux d'APD au service de son processus de développement socioéconomique. Cela est un autre message destiné aux bailleurs de fonds.

Phuong Mai/CVN

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