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Photo prise par téléphone portable le 22 février 2025 montrant des agents médicaux apportant une assistance médicale à une femme infectée par le choléra dans la ville de Kosti, dans l'Etat du Nil Blanc. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
"La propagation du choléra dans le Nil blanc a causé la mort de 83 personnes, tandis que 1 197 autres ont été infectées, dont 259 s'étaient rétablies hier (vendredi)", a fait savoir le Réseau non-gouvernemental des médecins soudanais dans un communiqué.
Qualifiant la situation de "catastrophique", le réseau a exhorté les autorités sanitaires à ouvrir des centres supplémentaires pour faire face au nombre excessif de cas, dans un contexte de pénurie de lits d'hôpitaux.
Le réseau a également demandé aux autorités locales d'intensifier les campagnes de sensibilisation, de désinfecter les marchés, d'empêcher la distribution d'eau potable par les méthodes traditionnelles et de distribuer du chlore dans les zones dépourvues de réseaux d'adduction d'eau.
Parallèlement, la plateforme Nidaa Al-Wasat, un groupe local de bénévoles, a prévenu que la situation sanitaire à Kosti, une grande ville de l'Etat du Nil blanc, "prend une tournure très dangereuse", avec plus de 800 cas de choléra et des dizaines de décès liés à cette maladie.
Dans un communiqué de presse, Médecins sans frontières (MSF), une autre ONG, a également confirmé que "des dizaines de personnes sont mortes et plus de 800 personnes présentant des symptômes de diarrhée aqueuse aiguë, de déshydratation, de vomissements et d'yeux enfoncés sont soignées au centre de traitement du choléra de l'hôpital universitaire de Kosti, qui est soutenu par MSF".
Les 100 premiers patients sont arrivés au centre de traitement mercredi soir et leur nombre a dépassé les 800 vendredi après-midi, a indiqué MF. "La situation est alarmante et sur le point de devenir incontrôlable", a déclaré Francis Layoo Ocan, coordinateur médical de MSF à Kosti, cité dans le communiqué de presse.
"Le centre de traitement du choléra continue de recevoir des patients dans un état critique. Nous manquons d'espace et nous admettons maintenant les patients dans une zone ouverte et les traitons à même le sol parce qu'il n'y a pas assez de lits", a-t-il précisé.
"Nous craignons que si la situation perdure au cours des prochains jours, nous n'ayons plus de consommables médicaux", a-t-il ajouté, estimant que les équipes médicales pourraient également être complètement débordées.
MSF a lancé un appel à l'aide à d'autres organisations pour répondre à cette situation d'urgence, tout en notant que la source d'infection la plus probable est le fleuve Nil Blanc.
Le 16 février, la centrale électrique d'Um-Dabakir a été attaquée par des drones, ce qui a affecté les stations d'eau des grandes villes voisines et contraint les habitants à aller chercher de l'eau dans le Nil blanc à l'aide de charrettes tirées par des animaux.
Les autorités locales ont pris plusieurs mesures pour lutter contre l'épidémie de choléra, notamment en interdisant la collecte d'eau dans le fleuve, en demandant l'amélioration de la chloration dans le système de distribution d'eau et en fermant les marchés et la plupart des restaurants de l'État.
Samedi également, le ministère soudanais de la Santé a annoncé le lancement d'une campagne de vaccination contre le choléra dans le Nil blanc, ciblant les citoyens âgés d'un an et plus dans les villes de Kosti et Rabak.
Selon le ministère, le nombre de cas d'infection par le choléra dans le pays depuis l'été dernier s'élève à 53.735, et 1.430 décès ont été signalés.
Xinhua/VNA/CVN