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Des personnes se baignant dans une mer exceptionnellement rouge à Mar del Plata, dans la province de Buenos Aires, en Argentine, le 21 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans plusieurs stations balnéaires, comme l'ultra-populaire Mar del Plata (420 km au sud de Buenos Aires), les algues dégageaient, après plusieurs heures au soleil sur le sable, une forte odeur incommodant nombre de baigneurs, a constaté l'AFP.
"C'est un phénomène naturel qu'on appelle ici +arribazones+ (plus ou moins +méga-survenues+, ndlr) de macroalgues", explique Ricardo Silva, biologiste marin à l'Institut national de recherche et de développement de la pêche (Inidep).
Ces algues "vivent accrochées à des matières rocheuses" sous l'eau, mais peuvent se détacher sous l'effet d'une forte houle, et les courants "les font dériver jusqu'à la côte". Phénomène pas inhabituel les mois d'été, "mais cet été il y en a eu davantage", observe-t-il.
On ne peut affirmer avec certitude que cette prolifération est liée au changement climatique, a déclaré M. Silva, citant notamment l'augmentation de "vents atypiques" de nord-est. Mais "si on l'étudiait davantage sur la durée, au long des années, on trouverait sûrement une relation".
Il y a huit jours, c'est au vert façon "Hulk" qu'avait viré un lac du Nord-Est argentin - et avec lui ses habitants, les grands rongeurs cabiaïs : l'effet de cyanobactéries, phénomène de microalgues cette fois, naturel mais dont l'accroissement est en partie liée au réchauffement climatique.
Mais vendredi 21 février, les images de vagues atlantiques rouge sang dans les médias ont surtout rappelé l'impressionnante pollution - humaine, celle-là- d'un cours d'eau dans la banlieue de Buenos Aires, il y a dix jours.
Pendant quelques heures, le "Sarandi", cours d'eau partiellement canalisé, avait viré au rouge carmin, suscitant l'inquiétude des riverains devant ce ruisseau qu'ils savent régulièrement pollué, mais cette fois "de sang".
Des résultats préliminaires d'analyses menées par le ministère de l'Environnement de la province de Buenos Aires ont relevé plusieurs "nuances de pigment organique rouge (Acid Red), permettant de circonscrire (l'origine) à des secteurs industriels qui utilisent le pigment dans leurs processus de production : tanneries, agroalimentaire, textile, pharmaceutique".
Les autorités provinciales ont indiqué dans un communiqué jeudi 20 février être "en cours d'inspection de tous les établissements industriels qui utilisent ce pigment" dans le secteur.
Des analyses préliminaires distinctes ont par ailleurs "exclu a priori la présence de cyanobactéries potentiellement toxiques et bactéries", ajoute le ministère.
AFP/VNA/CVN