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Opération de fumigation pour empêcher la prolifération des moustiques, à La Possession, le 28 avril 2020 sur l'île de La Réunion. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le sud de l'île, au Tampon, Yolant Galibert mène des opérations de sensibilisation et de détection des foyers de contamination. Lors de son porte-à-porte, il explique les symptômes du chikungunya, notamment la fièvre, les douleurs articulaires et les éruptions cutanées. Lors d’une inspection, un pneu rempli d’eau stagnante, propice à la prolifération des moustiques, est découvert dans un jardin.
Depuis août 2024, 1.069 cas de chikungunya ont été signalés à La Réunion, un département français de l'océan Indien de près de 900.000 habitants. "La démoustication permet de limiter la transmission du virus", explique Nicolas Odon, coordinateur à l'ARS. La flambée récente des cas est particulièrement marquée dans le sud de l’île, et bien que l'impact sanitaire reste limité, avec seulement huit passages aux urgences, les autorités appellent à la vigilance.
La propagation du chikungunya est facilitée par l’été austral et les récentes pluies, favorisant la reproduction des moustiques. "Plus il y a de cas, plus le risque de formes graves augmente", avertit Nicolas Odon. Depuis 2010, aucun cas n'avait été enregistré à La Réunion, ce qui fait de cette épidémie un événement notable.
Le moustique tigre, responsable de cette épidémie, avait déjà provoqué une grande épidémie de chikungunya entre 2005 et 2006, touchant 260.000 personnes, dont 225 décédées. Xavier Deparis, directeur de la veille sanitaire à l'ARS, estime que cette épidémie sera "moins sévère" qu'il y a 20 ans, car elle est pour l'instant concentrée dans certaines régions de l'île.
Pour lutter contre l’épidémie, les autorités prévoient une expérimentation dès avril 2025 : 10 millions de moustiques tigres stériles seront relâchés dans le sud de l'île pour réduire la population de moustiques de 90%. Ces moustiques stériles transmettront un biocide aux femelles, empêchant l’éclosion des œufs. Cette stratégie fait partie d'un plan pour limiter la propagation du chikungunya et des autres arboviroses.
AFP/VNA/CVN