Triêu Thanh Son, surnommé «Son dô cô» (Son des objets anciens) a commencé à collectionner des documents sur la ville de Nam Dinh en 2009. Le déclencheur ? Une vieille photo de la pagode de Phô Minh prise par un Français en 1940, dont la beauté l’a particulièrement touché.
Le collectionneur possède aujourd’hui quelque 200 tableaux et photos sur le Nam Dinh d’antan. Photo : Thanh Nien/CVN |
Il s’est alors mis en quête d’autres documents, concernant le mât du drapeau, la padoge de Vong Cung, la cathédrale de Khoai Dông, la citadelle de Nam Dinh ou les quartiers anciens de la ville. «Plus j’allais de l’avant dans mes recherches, plus j’avais envie d’en apprendre sur l’histoire de la ville de Nam Dinh», confie Triêu Thanh Son.
Le collectionneur possède aujourd’hui quelque 200 tableaux et photos sur le Nam Dinh d’antan, dont une centaine de clichés pris au début du XXe siècle. Plusieurs sont uniques. Il a acheté bon nombre d’entre eux à des photographes français. «Les plus précieux coûtent des centaines de dollars. Pour les acquérir, j’ai dû économiser, voire vendre des objets anciens que j’avais hérités de mon grand-père», souligne Thanh Son.
Économiser pour monter une exposition
Triêu Thanh Son est également surnommé «Son già», littéralement «le vieux
Le collectionneur a l’intention de mettre sur pied une exposition. Photo : Thanh Nien/CVN |
Son». Sa vie a été pleine de rebondissements. Diplômé d’une école artistique, Thanh Son a travaillé pour la Maison culturelle 3-Février, puis pour le Groupe du théâtre rénové de la province de Nam Dinh. Il a ensuite été recruté par la Compagnie artistique Hông Phuc (Hanoi). Mais le métier d’artiste ne lui plaisait pas. Il a décidé de devenir guide, avec l’ambition de découvrir de nouveaux paysages. Une profession qu’il n’a pas exercée longtemps : il n’avait pas assez de temps à consacrer à sa passion pour les objets anciens.
Thanh Son a ensuite appris à cultiver des plantes d’agrément. Mais encore une fois, il a décidé d’abandonner ce métier après quelques années. La raison : il ne pouvait pas rester à la maison durant de longues périodes car il voulait poursuivre ses recherches d’objets anciens. Aujourd’hui, il gère un cabaret à Nam Dinh.
Comme il a souvent changé de métier, Triêu Thanh Son n’a pas pu économiser. «J’utilise tout mon argent pour payer mes voyages afin de dégoter des objets anciens», explique-t-il. Son besoin de collectionner lui vient de son grand-père, marin. Lorsque Thanh Son était petit, il le faisait déjà avec des timbres, des assiettes et des bols anciens. Il cherchait toujours l’âge et la valeur de chaque objet.
En novembre 2014, Triêu Thanh Son a ouvert la page facebook Nam Dinh xua và nay (Nam Dinh d’antan et d’aujourd’hui). Lorsqu’il publie une photo, il donne toujours des informations qui la concernent. Il ajoute même des clichés montrant l’état actuel des bâtiments pour que les internautes puissent comparer. Quelque 5.000 personnes aiment cette page, une base de données précieuses. «Je ne collectionne pas les documents sur le Nam Dinh d’antan pour faire fortune. J’ai offert plusieurs photos à ceux qui se passionnent pour son histoire», partage Thanh Son.
Le collectionneur a l’intention de mettre sur pied une exposition forte d’une centaine de photos, de dessins et de documents sur l’ancienne ville de Nam Dinh. Il économise pour pouvoir réaliser ce rêve.
Vân Anh/CVN