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Nguyên Thi Thu Thuy, 23 ans, est née et a grandi à Hô Chi Minh-Ville. Elle poursuit actuellement ses études à l’Institut William Angliss, à Melbourne (Australie), pour obtenir un diplôme de management en hôtellerie. Comme de nombreuses jeunes filles vietnamiennes, Thu Thuy aime porter l’ao dài, la tenue traditionnelle des femmes vietnamiennes.
Nguyên Thi Thu Thuy en ao dài lors d’un match de football au stade Melbourne Crickets Ground. |
Elle en possède 60, de formes et de couleurs variées. Ancienne présentatrice pour la Télévision de Hô Chi Minh-Ville, elle revêtait souvent ce vêtement et a donc l’oeil pour choisir le plus seyant. Elle aidait aussi ses amies et ses proches à se décider pour les tissus, la forme, et leur donnait des adresses de maisons de couture réputées.
En ao dài lors d’un match de football
Lorsqu’elle voyage, Thu Thuy emmène toujours plusieurs ao dài. Elle conserve ainsi des souvenirs d’elle vêtue de cette tenue dans différents endroits du monde. Et puis, elle se sent plus attractive lorsqu’elle est photographiée en ao dài.
«J’en ai porté un pour regarder un match de football au stade Melbourne Crickets Ground (Australie). J’ai été surprise car de nombreux supporters m’ont demandé de prendre des photos avec eux. Les gens sont toujours curieux et me posent des questions sur cet habit traditionnel», dit-elle.
Nguyên Thi Thu Thuy constate que chaque Vietnamienne qui fait ses études à l’étranger emmène dans ses bagages au moins un ao dài, qu’elle portera lors de la cérémonie de remise des diplômes, de programmes d’échanges culturels ou de fêtes.
Un site avec une carte interactive
Sur la fanpage de Thu Thuy, on trouve des images d’ao dài prises aux quatre coins du monde. |
Vivant loin du Vietnam, Thu Thuy a décidé de mettre en valeur l’ao dài. Pour se faire, elle a créé, en avril, une fanpage intitulée Ao dai around the world, où elle poste des photos de Vietnamiens ou d’étrangers portant cette tenue aux quatre coins du monde. Près de 1.300 personnes y sont à ce jour abonnées.
«Cette plate-forme est un lien pour les amateurs de cette tunique traditionnelle vietnamienne», souligne-t-elle. Et d’ajouter : «Les photos peuvent être professionnelles ou non, prises avec un appareil photo ou un smartphone. Je trie les clichés que je reçois et j’en poste deux à trois par jour, avec des indications sur le lieu et les circonstances».
Les commentaires des internautes vont bon train. «Nous sommes de jeunes Vietnamiennes et nous adorons revêtir l’+ao dài+. Nous voulons partager notre joie de le porter», exprime par exemple Quynh Nhu. «Ce matin, cet après-midi et ce soir, que mangera-t-on ? Demain, quel +ao dài+ choisira-t-on ? Est ce qu’on porte cette tenue lorsqu’on prévoit de beaucoup manger?», demande pour sa part le titulaire du compte Ao dai in Sai Gon. Nguyên Thi Thu Thuy publie des anecdotes en vietnamien et en anglais, pour que les étrangers puissent les comprendre.
L’étudiante développe actuellement un autre projet, soutenu par son grand frère, programmeur, qui vit et travaille aussi en Australie. Elle veut créer un site web qui regroupera des informations sur l’ao dài. Thu Thuy souhaite y intégrer une carte interactive, pour répertorier les lieux où sont prises les photos. Les internautes pourront rapetisser ou agrandir les images pour mieux observer le panorama. Ils pourront également poster leurs clichés et les commenter. Thu Thuy les approuvera et les intégrera à sa carte interactive.
La jeune femme espère faire connaître sa fanpage lors de forums d’étudiants vietnamiens à l’étranger, notamment au Japon, en Russie ou en République de Corée. «Je ne peux pas prendre des photos de gens en +ao dài+ dans tous les pays du monde. Mais vous le pouvez», confie-t-elle.
Quê Anh/CVN