>>Exposition sur «le Vieux quartier de Hanoi» à Paris
L’artiste Nguyên Thê Son lors d’une exposition à l’Institut Goethe à Hanoi. |
Photo : CTV/CVN |
Nguyên Thê Son a réalisé une dizaine de projets artistiques et d’expositions sur Hanoi. À chaque projet, un message est lancé. Leur point commun : apporter une nouvelle vue sur Hanoi. Les sites les plus connus de la capitale tels le lac Hoàn Kiêm (Épée restituée), le Vieux quartier, les anciennes villas coloniales… apparaissent tour à tour, étonnant les Hanoïens eux-mêmes, à travers des photos et peintures.
En plus de prendre des photos, l’artiste interroge les habitants, mène des enquêtes sur les changements du paysage urbain.
Rapporterla réalité brute
Nguyên Thê Son est un enfant de Hanoi. Né rue Hàng Giây, au cœur du Vieux quartier, il y a grandi et a été témoin des changements de la ville. De sa fenêtre, il voit la rue, les maisons, les poteaux électriques, des scènes de vie... Une source d’inspiration inépuisable, où culture et architecture s’entrechoquent.
Les œuvres de Thê Son plongent les visiteurs dans l’architecture d’autrefois et d’aujourd’hui. |
Il imprime les scènes urbaines dans l’optique de refléter la réalité brute et de briser les frontières entre la photo et la vie. «Ce n’est pas l’autre, c’est moi qui cherche la maison commune. À chaque projet, je me pose des questions, et j’en pose aussi aux visiteurs, sur les valeurs de Hanoi, sur les espaces où nous avons vécu, que nous sommes en train d’édifier aujourd’hui. Comment seront-ils dans l’avenir ?», partage l’artiste.
Dans son processus d’étude et de recherche de la «maison commune», à côté des anciens ouvrages à valeur patrimoniale, Nguyên Thê Son s’efforce aussi de conserver les valeurs humaines. Car pour lui, «quoi qu’il arrive, l’homme demeure toujours le plus important». Avec des amis, il a organisé mi-septembre une installation intitulée «Huit mètres carrés» à Hanoi, une copie conforme du lieu de vie des ouvriers d’une zone industrielle.
Nguyên Thê Son peint les paysages de Hanoi de mémoire. |
Cette exposition est le fruit d’un projet dans le cadre du programme «Parcours Vietnam vert» auquel il a participé. L’artiste a créé sa propre vue de Hanoi, qui inspire les amateurs de photographie et les incite à découvrir la ville sous un autre angle.
Auparavant, une autre exposition de photos, intitulée «Nhà Tây biên hinh» (Transformation des maisons occidentales), a eu lieu en octobre au Centre d’échange culturel du Vieux quartier (50, rue Dào Duy Tù). Ces œuvres de Nguyên Thê Son et Trân Hâu Yên Thê ont été présentées sous forme d’un itinéraire de découverte des valeurs matérielles et immatérielles du paysage urbain de Hanoi au
XXIe siècle.
Nguyên Thê Son poursuit son étude de la mutation du paysage urbain qu’il a entreprise il y a dix ans. Trân Hâu Yên Thê, lui, s’est occupé du volet historique dans le cadre d’un itinéraire de découverte des maisons occidentales. Au travers de ces œuvres, les visiteurs ont pu réfléchir à la beauté de l’architecture d’autrefois et de celle d’aujourd’hui.
Outre la prise de vues, Nguyên Thê Son a réalisé plusieurs projets en peinture. Il peint les paysages de Hanoi de mémoire. Des ouvrages de construction, des bâtiments abandonnés, des poteaux électriques, etc. La première impression qui se dégage est une certaine aridité. Puis ensuite, en les regardant minutieusement, les valeurs traditionnelles.
Hanoi en perpétuelle mutation
La plupart sont des peintures sur soie. Elles sont épinglées directement sur le châssis en bois et non placée sous un cadre de verre comme le font habituellement les autres artistes. Cela donne aux visiteurs un sentiment d’inachevé. Ces œuvres «reflètent le caractère de Hanoi : en perpétuelle mutation».
De nombreux étrangers adorent les «peintures inachevées» de Nguyên Thê Son. Il a atteint un de ses buts : faire découvrir aux amis internationaux une capitale différente de celle que nous présentent les guides touristiques.