Sommet : l'Amérique latine met les putschistes hors la loi

L'Amérique latine, l'Espagne et le Portugal ont arrêté le 4 décembre un mécanisme de sanctions applicable aux pays victimes d'un coup d'État, d'un sommet ibéro-américain marqué par l'absence de plusieurs dirigeants à Mar del Plata (Argentine).

"La déclaration est adoptée", a dit la présidente argentine Cristina Kirchner, hôte du sommet, alors que ses homologues venaient de donner leur accord par signature électronique.

Mme Kirchner a expliqué qu'il s'agissait de "couper tout lien avec tout État membre où aurait lieu une tentative de détruire la démocratie", dans un grand hôtel de cette ville balnéaire située à 400 km au sud de Buenos Aires.

La déclaration souligne que l'État en danger pourra saisir le président de la Conférence ibéro- américaine afin d'obtenir "l'adoption de mesures concrètes de manière concertée".

Ces États pourront "suspendre" l'État membre, "le privant de tous les droits et avantages d'un membre de la Conférence ibéro-américaine, jusqu'au rétablissement de l'état de droit".

Désormais, "toute tentative d'installer une dictature pourra être cernée", s'est félicité le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), José Miguel Insulza.

Le président équatorien, Rafael Correa, avait appelé ses homologues à faire preuve "d'une tolérance zéro" avec les putschistes.

Une "clause démocratique" adoptée par l'Union des nations sud-américaines (Unasur) fin novembre au Guyana a servi de modèle à cette déclaration. Les chefs d'État sud-américains avaient réagi très rapidement début octobre après la tentative de putsch contre M. Correa. Ils s'étaient réunis d'urgence à Buenos Aires et avaient appelé à condamner les responsables. Mais leur réaction avait été bien plus laborieuse lorsque le président hondurien Manuel Zelaya avait été arrêté par les militaires, destitué et exilé le 28 juin 2009.

Porfirio Lobo, élu chef de l'État hondurien cinq mois plus tard, n'a pas été invité à Mar del Plata car il est considéré comme illégitime par la majorité des pays d'Amérique latine, dont l'Argentine et le Brésil.

Il est revanche reconnu par les États-Unis et l'Union européenne.

Le sommet, dont le thème est "l'Éducation pour réussir l'intégration sociale", a adopté également une déclaration mettant en place un fonds de 100 milliards de dollars d'ici 2021 dans ce domaine. "Des millions de personnes attendent une réponse à leurs justes revendications pour les nouvelles générations", a dit le Premier ministre portugais, José Socrates.

Les absences de plusieurs chefs d'État et de gouvernement ont toutefois fragilisé ce sommet.

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, devait s'adresser le 4 décembre à la foule dans un stade de Mar del Plata, mais a décidé de suspendre son déplacement en raison des inondations qui frappent son pays.

Ses homologues bolivien, Evo Morales, et nicaraguayen, Daniel Ortega, ont également déclaré forfait.

AFP/VNA/CVN

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