"Nous n'attendons pas de miracle mais un travail sérieux de notre part à tous peut peut-être faire un miracle", a déclaré la présidente finlandaise Tarja Halonen en ouvrant la séance plénière du Sommet d'action pour la Baltique.
"L'important n'est pas seulement de mettre le doigt sur les problèmes, mais aussi de prendre les mesures pour sauver la Baltique, des mesures qui tiennent compte des intérêts économiques nationaux mais également du voisin", a déclaré à son tour le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Il a souligné que "la Baltique avait toujours uni et nourri" les peuples qui l'entourent, soit un bassin de population de 90 millions de personnes aujourd'hui.
Les 9 pays riverains (Russie, Finlande, Suède, Danemark, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Allemagne) ainsi que la Norvège et le Bélarus dont les cours d'eau se jettent dans cette mer saumâtre, peu profonde et quasiment fermée, ont réitéré leurs engagements passés. Le monde des affaires et les particuliers se sont également beaucoup impliqués.
Il s'agit de préserver la biosphère, réduire les émissions de déchets et de gaz, recycler les eaux usées qui étouffent une eau mettant 30 ans à se régénérer, ainsi que sécuriser le trafic maritime, en réduire les émissions sonores et la pollution.
En outre, "il y a 40.000 tonnes d'armes chimiques dans la Baltique (...) et nous nous attendons à trouver également des armes conventionnelles", a affirmé la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite.
De nombreuses épaves de vaisseaux militaires datant de la Seconde Guerre mondiale, jonchent le fond de la Baltique, a confirmé Mme Halonen en clôturant "un sommet qui a été un succès". Mais, comme l'a souligné son Premier ministre Matti Vanhanen, "le jour le plus important est demain, lorsque nous commencerons à mettre en oeuvre nos engagements".
Or, "nous nous attendions à une cinquantaine d'engagements, et nous en avons 150... ça nous fait beaucoup de travail", a souligné avec humour le président du Groupe d'action pour la Baltique (BSAG) co-organisateur du sommet, Ilkka Herlin.
Déjà, certaines initiatives ont été prises et ont porté leurs fruits. "La construction d'une usine de retraitement des eaux usées à Saint-Pétersbourg est un élément positif", a souligné le directeur général de l'Institut finlandais de météorologie, Petteri Taalas.
Selon des observateurs, la principale menace pour la Baltique est l'eutrophisation. Ce phénomène provoque l'étouffement de la mer par les algues formées en raison du phosphore et de l'azote issus des excréments déversés dans la mer et provenant surtout des exploitations agricoles.
Sur ce point, le vice-Premier ministre polonais Waldemar Pawlak a annoncé un investissement de 8 milliards d'euros dans un programme visant notamment à "réduire de 75% les excrétions (déversées dans la mer) d'ici à 2015".
Autre sujet de préoccupation, le trafic maritime puisque "15% du trafic cargo mondial se fait dans la Baltique", a noté le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.
La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, a affirmé que son pays travaillait à "la réduction du bruit et des émissions de pétrole" liées au trafic maritime.
AFP/VNA/CVN