Sommet de Copenhague : Ban Ki-moon optimiste sur un accord pour enrayer le réchauffement mondial

Les négociateurs sont entrés dans le vif du sujet le 8 décembre à Copenhague, à la recherche d'un accord pour enrayer le réchauffement mondial, avec un incident témoin de la fièvre qui monte dans les couloirs des négociations.

La fuite d'un texte de suggestions du Danemark, président de la conférence climat, a suscité un coup de chaud des pays en développement, dénonçant "une grave violation qui menace le succès du processus de négociation", selon le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia Ping, au nom du G-77 (coalition de 130 pays en développement), qui a cependant exclu de quitter la conférence.

La présidence danoise a démenti l'existence d'un "texte danois secret" pour un nouvel accord. Les papiers qui circulent "sont des brouillons de travail", a assuré la ministre du Climat, Connie Hedegaard.

De New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affiché le 8 décembre son optimisme et dit s'attendre "à un accord solide (...) qui sera effectif immédiatement".

Et alors que la polémique sur le "Climategate" - climatologues accusés de manipuler les données après la publication de leurs courriels piratés - est toujours vive, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti que la première décennie du 21e siècle serait "la plus chaude jamais enregistrée" depuis les premiers relevés instrumentaux en 1850.

Les pays européens restent divisés sur l'opportunité de revoir à la hausse leur promesse de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui pourrait être portée de 20% à 30% d'ici à 2020 (par rapport à 1990) si un accord mondial ambitieux était conclu à la fin du sommet dans 10 jours.

La question du financement, notamment par les pays développés, de l'adaptation des pays les plus vulnérables était également largement débattue.

"Nous avons besoin d'engagements fermes, de chiffres et d'un calendrier", a expliqué Bruno Sekoli, négociateur du Lesotho et président du groupe des Pays les moins avancés (PMA), qui a salué un processus "ouvert, actif, dynamique".

Le directeur général de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), Nobuo Tanaka, a averti le 8 décembre qu'un échec à Copenhague coûterait 500 milliards de dollars par an à l'économie mondiale pour revenir à l'objectif d'une limitation du réchauffement à +2° par rapport aux niveaux pré-industriels.

Les réductions d'émissions sont âprement négociées à huis-clos, mais l'urgence à agir au quotidien est aussi rappelée à tout instant, souvent avec humour. À la sortie du métro, personne n'échappe à son badge, distribué par de jeunes Danois qui remercient les passagers "d'avoir le pris le métro et économisé 85% de CO2".

Heureux calendrier pour la capitale danoise, elle a été désignée le 8 décembre ville la plus "verte" parmi 30 métropoles européennes soumises à un test écologique réalisé pour le compte d'un groupe allemand.

AFP/VNA/CVN

(10/12/2009)

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