La présidence suédoise de l'Union européenne (UE) a mis le feu aux poudres en proposant de mentionner dans un texte commun de l'UE que Jérusalem-Est, annexée par Israël depuis 1967, devienne la capitale d'un futur État palestinien.
Cette initiative, dévoilée il y a une semaine, divise les Européens et a été catégoriquement rejetée par le gouvernement israélien.
Les Suédois ont depuis tenté d'arrondir les angles et proposent désormais, selon un nouveau projet de texte amendé que Jérusalem devienne "la future capitale de 2 États". Pas question, souligne également ce texte, d'accepter des changements aux frontières qui existaient avant juin 1967.
"On a réussi à adoucir le texte en insistant sur le fait que le statut de Jérusalem doit être le résultat de négociations", s'est félicité un diplomate européen dont le pays s'était offusqué de la première mouture du texte suédois, avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.
"L'Allemagne ne veut pas qu'on impose une solution à Israël et aux Palestiniens", a indiqué un autre diplomate européen s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a assuré lundi que la question de Jérusalem ne devait pas être tranchée "unilatéralement" et qu'elle devait être "négociée".
Mais d'autres ministres européens voudraient que l'UE se montre plus directe sur ce sujet délicat.
"Je comprends en fait difficilement qu'Israël n'accepte pas que la Palestine est constituée de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est", a dit le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn.
Selon le chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado, l'UE ne doit pas perdre "l'opportunité de faire valoir son point de vue". Et son collègue finlandais Alexander Stubb a qualifié la dernière proposition suédoise de "très équilibrée".
Dans une lettre ouverte à la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a mis en garde lundi les Européens contre une division de la "ville éternelle" : "Dans l'histoire du monde, aucune ville importante qui a été divisée n'a fonctionné avec succès".
Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, comme sa capitale "éternelle et indivisible".
AFP/VNA/CVN