«On ne sait pas où Oussama ben Laden se trouve. Si on le savait, on serait allé le chercher", a affirmé dimanche le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, à la chaîne de télévision ABC, avouant que les États-Unis manquaient d'informations fiables "depuis des années" pour le localiser.
Interrogé de son côté dimanche sur CNN pour savoir si les États-Unis prévoyaient de renouveler leurs efforts pour capturer ben Laden, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, le général James Jones, a répondu : "Je le pense".
Les derniers rapports du renseignement laissent penser qu'il "est quelque part au Waziristan du Nord, parfois du côté pakistanais de la frontière, parfois du côté afghan, et qu'il se cache dans une région montagneuse très hostile", a-t-il dit, poursuivant : "Nous allons devoir nous en occuper" afin que ben Laden "soit à nouveau obligé de fuir ou soit capturé".
M. Gates a par ailleurs déclaré dans une autre interview à la chaîne CBS que les États-Unis ne poursuivraient pas les chefs talibans au Pakistan.
"Le Pakistan est souverain. Nous avons un partenariat avec eux. Je pense que c'est à l'armée pakistanaise de répondre à ce problème", a-t-il dit. Cette affirmation intervient alors que, selon le New York Times de vendredi dernier, citant des sources non identifiées, la Maison Blanche a autorisé la CIA à étendre l'utilisation d'avions sans pilote (drones) au Pakistan contre les talibans et les membres d'Al-Qaïda.
M. Gates était l'invité dimanche, en compagnie de la secrétaire d'État, Hillary Clinton, de plusieurs émissions politiques consacrées à la nouvelle stratégie américaine dans la région, annoncée mardi dernier par Barack Obama et qui passera par l'envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan.
M. Gates a défendu une nouvelle fois la décision du président américain d'entamer un retrait d'Afghanistan en juillet 2011. "Nous devons communiquer aux Afghans l'idée d'une certaine urgence à ce qu'ils prennent leurs responsabilités", a-t-il dit sur NBC. Il a aussi rejeté à nouveau les critiques selon lesquelles l'annonce d'une date de début de retrait encouragerait les talibans. "Que vont-ils faire? Vont-ils devenir plus agressifs qu'ils ne le sont déjà ? Je ne crois pas qu'ils en aient les moyens", a-t-il estimé.
Interviewé de son côté sur CNN, le président afghan Hamid Karzai a déclaré que les Afghans voulaient reprendre les responsabilités de la sécurité de leur pays "le plus tôt possible", mais il a indiqué que 2 ans seraient nécessaires pour entraîner les forces afghanes.
M. Karzaï a aussi appelé les Occidentaux à soutenir sa volonté de mettre en place "une approche négociée" avec le mollah Omar, chef suprême des talibans.
M. Karzaï a aussi défendu son gouvernement face aux accusations de corruption, estimant que les critiques occidentales à ce sujet reflétaient une vision "exagérée" du phénomène, mais a promis de rendre l'administration afghane plus transparente.
Mme Clinton et M. Gates ont insisté dimanche sur le fait que les États-Unis ne fourniraient leur aide qu'aux autorités afghanes qui font un "bon travail" et ne sont pas corrompues.
AFP/VNA/CVN