Dans un SMS envoyé à l'AFP, ces insurgés islamistes, qui avaient menacé les participants à la réunion de "sévères représailles", ont affirmé avoir tiré "deux roquettes sur la Loya Jirga". "Deux roquettes ont été tirées (...), blessant légèrement un passant", a déclaré Sidiq Sidiqqi, porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur.
L'une a atterri dans le Nord de Kaboul, où elle a fait un blessé, selon M. Sidiqqi. La seconde a atterri dans l'ouest de la capitale, à proximité de l'hôtel Intercontinental situé non loin de l'Université polytechnique de Kaboul où sont réunis les quelque 2.000 délégués de la Loya Jirga, venus des 34 provinces du pays.
Les roquettes ont été tirées peu après 08h00 (03h30 GMT), selon un communiqué du ministère.
La Loya Jirga, qui rassemble des représentants des provinces, des tribus, des ethnies et des différentes composantes de la société civile et est réunie très exceptionnellement pour décider des grandes orientations en Afghanistan, n'avait pas repris ses travaux le 17 novembre quand les roquettes ont explosé.
Les insurgés talibans qui combattent le gouvernement afghan et ses alliés de l'OTAN depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001, conditionnent publiquement toute négociation au départ de tous les soldats étrangers d'Afghanistan et avaient promis de s'attaquer à la Loya Jirga.
Celle-ci s'était ouverte sans incident mercredi et doit poursuivre ses travaux jusqu'à samedi.
Lundi, trois hommes munis d'explosifs placés dans un sac avaient tenté sans y parvenir d'entrer sur le campus de l'Université polytechnique. L'un a été abattu par les forces de sécurité et les deux autres arrêtés.
Le 17 novembre, la première roquette a explosé sur un monticule terreux où des vendeurs ambulants garent leurs charrettes à bras, a constaté un journaliste de l'AFP. De fenêtres alentour ont été soufflées par l'explosion. "L'explosion a été très puissante. J'ai cru que c'était un attentat suicide. Quand je suis sorti, j'ai vu un blessé allongé, touché à l'épaule", a raconté un témoin qui n'a pas voulu donner son nom.
Lors de la précédente Loya Jirga, en juin 2010, les talibans avaient tiré cinq roquettes qui avaient explosé à proximité du lieu de la réunion, pendant le discours inaugural du président Hamid Karzaï. Des kamikazes avaient également été tués ou arrêtés, mais la Jirga avait poursuivi ses travaux.
AFP/VNA/CVN