Le président Ali Abdallah Saleh a proclamé le 18 mars l'état d'urgence dans le pays, après la mort de 52 manifestants tués par des tirs sur le sit-in de la place de l'Université à Sanaa.
Quelque 170 députés faisaient partie du Congrès populaire général (CPG) du président Saleh avant le déclenchement de la contestation populaire fin janvier, mais plusieurs ont présenté leur démission depuis.
Les jeunes contestataires qui campent depuis le 21 février sur la place de l'Université ont appelé les députés à voter contre l'instauration de l'état d'urgence.
Lâché par une partie de son armée, le président Saleh avait proposé le 22 mars de quitter le pouvoir au début 2012, mais l'opposition a rejeté cette offre, insistant sur son départ immédiat.
Auparavant, le président Saleh avait mis en garde contre les risques de guerre civile dans son pays, dont la capitale Sanaa est le théâtre depuis le 21 mars d'un déploiement de chars d'unités militaires rivales. Dans le Sud-Est du pays, dans la ville de Moukalla, un premier incident le 21 mars entre des éléments de l'armée régulière et des unités de la garde présidentielle a fait deux tués, selon des témoins et des sources médicales.
Un responsable local a indiqué que 13 activistes d'Al-Qaïda avaient été tués le 22 mars dans des affrontements avec l'armée yéménite dans la province d'Abyane (Sud), un bastion du réseau.
Pour sortir de la crise, le chef de l'État, dont le mandat expire fin 2013, a proposé "la tenue d'élections parlementaires avant la fin 2011, suivies de l'élection par les députés d'un président début 2012", selon un haut responsable yéménite qui a requis l'anonymat. Mais l'opposition a rejeté cette offre : "Le peuple yéménite réclame le départ immédiat" du président, a souligné son porte-parole Mohamed al-Sabri. "Une seule chose pourra satisfaire le peuple, et c'est la démission de cet homme", a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN