Difficiles négociations sur le projet de texte sur l'éradication de la pauvreté et la préservation de l'environnement. Photo : CTV/CVN |
Le projet de document final, intitulé "L'avenir que nous voulons", est un texte de 50 pages, mis au point par les Brésiliens, pays hôte, après que les négociations conduites pendant cinq mois par les Nations unies n'eurent pas abouti. Il donne les grandes lignes de ce que pourrait faire la communauté internationale pour faire face à la dégradation de la planète et pour éradiquer la pauvreté.
Le texte doit être ratifié par les 193 pays membres des Nations unies, lors du sommet qui se tient du 20 au 22 juin à Rio, dans la foulée de la conférence Rio+20. Alors que nombre de délégations officielles arrivaient à Rio, le Brésil mettait la pression sur les négociateurs en exigeant que la dernière touche soit donnée dès ce le 18 juin soir au texte.
"Nous sommes dans la phase finale des négociations, il y a un état d'esprit très positif pour trouver des formules qui vont permettre de parvenir à l'issue que nous voulons", a indiqué le chef des négociateurs brésiliens, Luiz Alberto Figueiredo à la presse, se disant "convaincu que l'examen du texte serait achevé ce le 18 juin au soir", ou à tout le moins au cours de la nuit.
L'écho n'était pas du tout le même du côté des Européens. Les ministres européens ont été convoqués dans l'après-midi par le ministre brésilien des affaires étrangères Antonio Patriota, qui leur a rappelé, selon Nicole Bricq, ministre française de l'Écologie, "qu'il souhaitait que la négociation soit terminée cette nuit". "L'entretien a été courtois, mais très vif", a relevé la ministre devant des journalistes.
Les ministres européens se sont ensuite réunis pour préciser ensemble les points qui ne leur convenaient pas :
- sur les objectifs du développement durable, ils voudraient une rédaction "plus complète et plus précise", selon Mme Bricq, "quelque chose de plus tangible", avec une date, et sans diminution des ambitions, a dit le ministre du développement Pascal Canfin. Il a précisé cependant que si le Brésil avançait sur le reste, il pouvait y avoir "un compromis".
- sur la gouvernance, ils ont considéré qu'était proposé un simple renforcement "de façade" des pouvoirs du Programme des Nations unies sur l'environnement, et qu'il y avait dans le texte proposé "une régression du multilatéralisme". "C'est la ligne rouge, on ne peut pas signer en l'état", a dit Pascal Canfin.
- sur l'accès à l'eau, ils ont considéré aussi qu'il y avait "une régression". Les Européens ont mis en place un groupe de travail pour préparer deux versions alternatives du texte. "On veut une ambition", a souligné Pascal Canfin. "On demande à être entendus". "Tout commence, on ne veut pas de limites de temps, on peut aller jusqu'au 22 au soir pour négocier", soit le dernier jour du sommet, avait dit Mme Bricq dans l'après-midi à la presse.
Plus tôt dans la journée, le ministre allemand de l'Environnement, Peter Altmaier avait déjà estimé qu'"il y a une marge considérable d'amélioration", demandant des conclusions "plus claires, plus pointues et plus ambitieuses".
AFP/VNA/CVN