Le G20 veut ramener la confiance en promettant croissance et stabilité

Les dirigeants du G20 ont cherché le 18 juin à Los Cabos, au Mexique, à ramener un peu de confiance dans l'économie mondiale, face à des marchés toujours sceptiques, assurant que tout serait mis en œuvre pour retrouver croissance et stabilité, y compris en Europe.

Vue générale du Sommet du G20, le 18 juin à Los Cabos, au Mexique.

Le contexte était difficile car les places financières, d'abord soulagées par une victoire électorale de la droite en Grèce qui devrait permettre de former un gouvernement de coalition favorable à l'euro, ont renoué le 18 juin avec le pessimisme, prenant l'Espagne pour cible.

Face à ce "regain de tension sur les marchés", les dirigeants des pays de la zone euro membres du G20 se disent prêts à prendre "toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'intégrité et la stabilité" de leur zone, selon le projet de déclaration finale de ce sommet du G20.

Les dirigeants de ce club de pays riches et émergents qui pèse près de 90% du PIB mondial s'engagent "à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la croissance mondiale et restaurer la confiance", indique encore le G20.

Plusieurs pays n'ont toutefois pas été convaincus, se disant déçus du manque d'ambition des Européens. Les dirigeants des pays émergents du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont "regretté l'absence de mesures concrètes" qui calment la crise de la dette en zone euro, a rapporté un porte-parole de la présidence russe.

Le président de l'Union européen Herman Van Rompuy a toutefois assuré le 18 juin que le G20 soutiendrait et encouragerait les efforts des Européens, dans la déclaration finale attendue le 19 juin.

Point sur la crise

Cela fait plusieurs sommets du G20 que les dirigeants européens sont sous la pression de leurs partenaires. Les États-Unis ont à maintes reprises encouragé les Européens à en faire plus pour sortir de la crise, redoutant les conséquences pour leur propre croissance, alors que le président Barack Obama joue sa réélection en novembre. Il s'est dit "encouragé" le 18 juin à l'issue d'une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, selon le porte-parole de la Maison Blanche.

M. Obama a invité ses partenaires européens à le retrouver le 18 juin au  soir, après le dîner, pour faire le point sur la crise. Les dirigeants européens ont de leur côté cherché à éviter d'apparaître comme les seuls fautifs face au marasme économique mondial.

"Franchement, nous ne sommes pas ici pour recevoir des leçons en termes de démocratie ou sur la façon de gérer l'économie", a affirmé devant la presse le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Il a remarqué au passage que "tous les pays du G20 ne sont pas des démocraties".

"Nous ne sommes pas les seuls à être responsables des problèmes économiques actuels dans le monde", a renchéri M. Van Rompuy.

Les pays émergents disent ouvertement que c'est d'abord aux Européens de régler leurs problèmes. Invités à faire connaître les montants qu'ils souhaitent accorder au Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de l'augmentation de ses ressources, ils ont posé leurs conditions.

Le groupe des puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui s'est réuni le 18 juin à Los Cabos, exige avant tout versement de sa part que le FMI soit à court d'argent et qu'il ait mis en œuvre une réforme de 2010 accroissant les droits de vote de ces pays émergents. La Russie et l'Inde ont toutefois annoncé qu'elles étaient prêtes à contribuer chacune à hauteur de 10 milliards de dollars.

Le G20 a promis en avril de contribuer à augmenter les ressources financières du Fonds monétaire international de plus de 430 milliards de dollars.

AFP/VNA/CVN

 

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