Des observateurs de l'ONU à l’hôtel Dama Rose, le 16 juin à Damascus (en Syrie). |
Des observateurs de l'ONU à l’hôtel Dama Rose, le 16 juin à Damascus (en Syrie). |
"En raison de l'intensification de la violence armée ces dix derniers jours, (...) et des risques encourus, la mission des observateurs de l'ONU suspend ses activités", a annoncé son chef, le général Robert Mood, dans un communiqué.
Les quelque 300 observateurs présents en Syrie "arrêteront de patrouiller jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté, promettant que la mission reprendrait dès que la situation le permettrait.
Les observateurs étaient arrivés mi-avril pour surveiller un cessez-le-feu approuvé par le régime comme par l'opposition dans le cadre du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan, mais complètement ignoré.
Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) le 13 juin, la répression et les combats entre armée et rebelles ont fait au moins 3.353 morts depuis le 12 avril, date d'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu.
Les observateurs ont plusieurs fois rapporté avoir été empêchés de se rendre sur un site qu'ils souhaitaient voir, et avoir même été pris pour cible.
Après cette annonce, plusieurs capitales étrangères ont évoqué la nécessité d'une nouvelle forme d'action de l'ONU.
Casques bleus
Pour Londres, cette décision "remet sérieusement en question la viabilité de la mission des Nations unies".
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a indiqué que le Conseil de sécurité allait examiner "quelles sont les options, y compris concernant l'avenir de la mission des Nations unies en Syrie à la lumière du compte-rendu que fera mardi le général Robert Mood".
"Avec un retrait (prévisible) de cette mission d'observateurs, il faut que le Conseil de sécurité de l'ONU (...) prenne une nouvelle mesure", a déclaré le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, sans détailler.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé pour sa part "comprendre" la décision des observateurs, en rejetant comme habituellement la responsabilité des violences sur des "groupes terroristes". Du côté de l'opposition syrienne, Burhan Ghalioun, l'ancien président du Conseil national syrien (CNS), a appelé l'ONU à déployer des Casques bleus.
AFP/VNA/CVN